À Dakar, la capitale sénégalaise, le paysage du transport urbain est en pleine mutation. Les nouvelles plateformes de transport comme Yango, Uber, et autres, bousculent les habitudes bien ancrées des chauffeurs de taxi traditionnels. Ce reportage s’intéresse aux témoignages des chauffeurs de taxi, qui expriment leur mécontentement face à cette évolution, ainsi qu’aux opinions des clients qui semblent largement favorables à ces nouvelles options de transport.
Depuis quelques années, l’émergence des applications de transport a transformé le secteur du transport à Dakar. Ces plateformes offrent une alternative aux taxis traditionnels, souvent critiqués pour leurs tarifs élevés, leur manque de propreté, et un service parfois peu fiable. La population, notamment les jeunes professionnels et les étudiants, recherche des solutions de transport plus accessibles et pratiques. Yango, par exemple, est perçu comme une solution moderne qui répond à ces exigences.
Les chauffeurs de taxi traditionnels expriment un profond mécontentement face à l’arrivée de ces nouvelles méthodes de transport. Dans une interview, Mamadou, un chauffeur de taxi depuis plus de 15 ans, déclare : “ Nous sommes en train de disparaître. Chaque jour, je vois moins de clients et plus de voitures Yango. C’est inacceptable “. Les chauffeurs demandent la suspension des services de ces applications, arguant qu’elles nuisent à leur revenu et à la pérennité de leur métier. “ Nous voulons simplement que les autorités prennent des mesures pour protéger notre secteur », ajoute Abdou un autre chauffeur.
En revanche, du côté des clients, la tendance est tout autre. Beaucoup préfèrent les services de Yango, louant la commodité, le prix abordable et la qualité du service. « Je préfère Yango parce que c’est moins cher et plus rapide. Les taxis traditionnels ne sont pas toujours fiables », explique Aissatou, une utilisatrice régulière. Les clients estiment que les taxis traditionnels ne justifient pas leurs tarifs, surtout lorsqu’ils prennent en compte le confort et la rapidité des nouvelles applications. “ Pourquoi payer plus pour un service qui n’est pas à la hauteur ? “ s’interroge Ibrahim Boubacar Diop, un jeune professionnel.
La concurrence des nouvelles plateformes a des répercussions économiques significatives sur le secteur du taxi traditionnel. De nombreux chauffeurs se retrouvent dans des situations précaires, avec des revenus en chute libre. Le mécontentement des chauffeurs de taxi à Dakar face aux nouvelles méthodes de transport est un reflet des tensions entre tradition et modernité. Alors que les clients plébiscitent les services modernes pour leur efficacité et leur prix, les chauffeurs traditionnels luttent pour leur survie. La réponse à cette crise passera inévitablement par un dialogue constructif et une adaptation de tous les acteurs du secteur. La question demeure : qui sortira vainqueur de cette lutte pour le futur du transport à Dakar ?