L’ancien chef de l’État français Nico Sarkozy est attendu ce lundi après-midi au tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire des soupçons de financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007.
Les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy sont loin d’être terminés. Définitivement condamné en décembre 2024 dans l’affaire des écoutes à un an de prison ferme sous bracelet électronique (bracelet qu’il ne porte pas encore), Nicolas Sarkozy risque maintenant dix ans de prison dans l’affaire des soupçons de financements libyens pour sa campagne présidentielle de 2007. Un dossier aux origines tentaculaires
C’est dans un dossier ancien et tentaculaire que va se plonger le tribunal correctionnel de Paris à partir de ce lundi. Les premières accusations émanent de Libye, en 2011, peu avant la chute de Mouammar Kadhafi, acculé par la révolte populaire soutenue par l’intervention occidentale, particulièrement la France et le président Nicolas Sarkozy. Au mois de mars, c’est d’abord une agence de presse libyenne qui annonce que le régime libyen révèlera bientôt un « secret de nature à mettre en péril la carrière politique du chef de l’État français ».
Dans la foulée, le fils de Kadhafi, Saïf al-Islam, réclame dans une interview que Nicolas Sarkozy « rende l’argent au peuple libyen ». Puis, Mouammar Kadhadi lui-même affirme dans un entretien au Figaro, révélé plus tard, que « c’est grâce à nous qu’il est arrivé à la présidence, c’est nous qui lui avons fourni les fonds ».
A-t-il accepté de l’argent de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi ? La question sera au cœur du procès qui commence ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. À ses côtés, douze autres prévenus, dont les deux anciens ministres Claude Guéant et Brice Hortefeux, soupçonnés d’avoir pris part à un pacte de corruption. Le procès revêt une importance capitale pour l’ancien président. Nicolas Sarkozy nie fermement les accusations et dénonce une « chasse judiciaire ». Toutefois, les ramifications internationales et les témoignages accumulés au fil des ans confèrent à cette affaire une portée exceptionnelle.
Un dossier complexe qu’il faut resituer dans son contexte, avant la chute du colonel Kadhafi. Le procès va durer quatre mois, à raison de trois après-midis d’audience par semaine.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy a été définitivement condamné à trois ans de prison dont un an ferme dans le dossier du Bismuth des écoutes par la Cour de Cassation de Paris le18 décembre 2024.