« Moussa Tchangari est placé vendredi [3 janvier] sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Filingué par le doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance hors classe de Niamey », a indiqué l’association nigérienne Alternative espaces citoyens (AEC), dont il est le secrétaire général.
La prison de Filingué, à 200 km au nord-est de la capitale Niamey, est connue depuis des années pour abriter des opposants aux divers régimes qui se sont succédé au Niger. Moussa Tchangari fait partie des voix critiques envers le régime militaire arrivé au pouvoir au Niger à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023. Il avait notamment qualifié ce coup de force de « recul » de la démocratie et a par le passé exprimé « son soutien total » à l’ex-président Mohamed Bazoum, toujours détenu dans sa résidence officielle avec son épouse.
« Répression généralisée »
Il avait été interpellé le 3 décembre à son domicile de retour d’un voyage hors du pays par des éléments armés, et placé en garde à vue dans les locaux du service antiterroriste. D’après AEC, il est poursuivi pour « apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l’État » et « association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme ». Son téléphone portable et son ordinateur ont été saisis lors de son arrestation, selon Kaka Touda, un membre d’AEC.
Le 9 décembre, Amnesty International, Human Rights Watch (HRW) et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) avaient appelé à sa libération immédiate et dénoncé une « répression généralisée » de l’opposition politique par régime militaire. En mai 2015, Moussa Tchangari avait déjà été arrêté, puis avait bénéficié d’une liberté provisoire, après des propos critiques de son organisation sur la situation humanitaire dans le sud-est du Niger, où l’armée nigérienne combat toujours le groupe jihadiste Boko Haram.