Une grave crise sanitaire secoue Istanbul, en Turquie. En effet 37 personnes ont perdu la vie en six semaines après avoir consommé de l’alcool frelaté, selon un communiqué publié le lundi 16 décembre 2024 par le bureau du gouverneur d’Istanbul.
« Depuis le 1er novembre, 77 personnes ont été hospitalisées suite à une intoxication à l’alcool frelaté. Malheureusement, 37 d’entre elles n’ont pas survécu », précise le communiqué avant de préciser que 17 personnes sont toujours sous traitement. Face à cette situation alarmante, les autorités ont réagi en procédant à l’arrestation de 14 suspects accusés d’avoir commercialisé ces produits dangereux.
Un problème récurrent en Turquie
Les intoxications dues à l’alcool frelaté ne sont pas un phénomène nouveau en Turquie. Ce type de production clandestine, souvent proposé à des prix bien inférieurs à l’alcool légal, s’explique en grande partie par les taxes élevées imposées sur les boissons alcoolisées.
En 2021, un drame similaire avait déjà causé plus d’une vingtaine de décès. Le coût prohibitif de l’alcool, notamment du raki, la boisson nationale, pousse une partie de la population à se tourner vers des alternatives illégales, au péril de leur santé.
Cette tragédie souligne une fois encore les difficultés économiques croissantes que rencontrent de nombreux citoyens turcs. La cherté de la vie, en particulier des produits de première nécessité, contraint certains à prendre des décisions risquées pour leur santé en cherchant des solutions moins coûteuses.
Par ailleurs, il faut noter que le président Recep Tayyip Erdoğan, qui s’est souvent prononcé contre la consommation d’alcool et de tabac, est accusé par ses opposants de mener une politique d’islamisation de la société. Selon ces critiques, ces positions marginaliseraient les minorités religieuses non musulmanes, accentuant leur sentiment d’exclusion.