Vendredi en soirée, lors d’une interview à la chaîne britannique Skynews, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il y avait moyen de mettre fin aux combats immédiatement, si le territoire toujours sous le contrôle de Kiev était placé sous la protection de l’Otan. « Si nous parlons de cessez-le-feu, il faut des garanties que Poutine ne reviendra pas. Et dans ce cas, je préconise l’OTAN. L’OTAN, immédiatement, dans une partie de l’Ukraine. » L’Ukraine tenterait ensuite de récupérer son territoire occupé par la Russie par la voie diplomatique.
C’est un changement de ton et de discours dans le chef du président ukrainien, qui n’avait jusqu’à présent pas ouvert la porte à l’abandon du contrôle de la moindre parcelle de territoire ukrainien. Faut-il y voir une ouverture vers des discussions de paix, sommes-nous à un moment charnière dans cette guerre entre la Russie et l’Ukraine ?
Il faut dire que les discussions sur un éventuel cessez-le-feu ou un accord de paix se sont intensifiées depuis que Donald Trump a remporté l’élection présidentielle américaine début novembre.
Pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l’ONU, auteur d’Un monde à l’autre, un déploiement de l’OTAN en Ukraine n’est pas envisageable. « Je pense que des troupes à déployer sur le terrain seront nécessaires pour assurer la zone de séparation entre l’Ukraine et la Russie. Toutefois, des troupes de l’OTAN, ce n’est pas possible parce que les Russes ne l’accepteront pas, analyse notre spécialiste. L’ONU, il n’en est pas question, pas question d’envoyer des soldats du Bangladesh ou de l’Inde pour assurer la séparation. En revanche, les Européens y trouvent un avantage, c’est qu’ils seront associés à la négociation et on ne retrouvera pas Moscou et Washington face à face.«
© Tous droits réservés
« Ce qui est irréaliste, poursuit l’expert militaire, c’est qu’aujourd’hui les forces ukrainiennes soient en mesure de reconquérir le terrain, poursuit l’expert militaire. Je pense que les éléments de plan de paix ont fuité dans la presse américaine, reprise par Monsieur Erdogan, et vont dans le sens d’un arrêt des combats sur une ligne atteinte, sur une zone neutralisée. […] Voilà tout ce qu’on peut dire aujourd’hui. ».
La perspective du 20 janvier
L’Ukraine est de fait en situation compliquée depuis plusieurs semaines, face à une poussée lente mais continue des troupes russes. « Monsieur Zelensky constate qu’il est dans une situation difficile. C’est le réalisme sur le terrain qui le guide, constate Dominique Trinquand.
L’interview de Volodymyr Zelensky ce vendredi indique-t-elle qu’on arrive potentiellement à la fin de cette guerre entre l’Ukraine et la Russie ? « Je crois que la perspective, c’est le 20 janvier, avec arrivée de Monsieur Trump au pouvoir. […] Il s’agit d’arrêter la guerre et de passer à la négociation. Malheureusement, les Ukrainiens n’ont pas beaucoup de choix s’ils veulent préserver leur population et ne pas faire, comme demande, Monsieur Biden, de mobiliser jusqu’à 18 ans. Pour l’instant, ils sont en train de préserver leur jeunesse qui est l’avenir du pays. À mon avis, c’est la solution réaliste aujourd’hui. »