Ce lundi, la cour d’appel de Bruxelles a rendu un jugement marquant en condamnant l’État belge pour « crimes contre l’humanité » dans le cadre de l’affaire des enfants métis du Congo. Une décision historique, rapportée par les médias belges, qui met en lumière une page sombre de l’histoire coloniale du pays.
Les plaignantes, cinq femmes métisses aujourd’hui âgées de 73 à 77 ans, sont nées entre 1946 et 1950 d’un père belge et d’une mère congolaise. Elles ont été brutalement séparées de leur famille et placées dans des orphelinats sous le prétexte de leur métissage. Selon la RTBF, ces transferts forcés visaient à couper ces enfants de leurs racines africaines tout en les privant de leur droit de connaître leur héritage paternel.
« Les visites de nos mères étaient rares et compliquées, car le but de notre transfert était précisément de nous éloigner de nos origines », témoignaient les plaignantes dans les colonnes du Soir, en septembre dernier. Ces institutions religieuses, situées à des centaines de kilomètres de leurs villages, représentaient un véritable exil, doublé d’une violence psychologique indélébile.
Après une première tentative en 2021, où leur plainte avait été rejetée en première instance, ce nouveau verdict est accueilli comme une victoire retentissante pour la justice et les droits humains. « La Belgique, enfin, accepte de regarder en face son passé colonial », a déclaré Me Angelet, avocat des requérantes. Il a salué ce jugement comme un triomphe de l’État de droit et un moment charnière pour la reconnaissance des injustices historiques.