En Afrique, le potentiel du secteur agricole reste encore largement sous-exploité dans de nombreux pays. Sur la dernière décennie, le continent a attiré plus de flux de financement pour le développement du secteur.
L’Afrique a reçu la plus grande part des Flux totaux de développement pour l’agriculture (DFA) en 2022 qui se chiffrait alors à 17,3 milliards $, selon un rapport publié le lundi 11 novembre dernier par la FAO. Selon l’organisation onusienne, l’évaluation des DFA prend en compte l’aide publique au développement (APD) nette, les autres flux officiels (OOF) et les dons privés, mesurés en valeur monétaire.
Intitulé « Development flows to agriculture 2013–2022 », ce rapport révèle que les DFA alloués au continent africain ont atteint 8,2 milliards $, soit 47,3 % des flux totaux. Ils affichent en outre une hausse de 56 % par rapport à l’enveloppe qui y avait été dédiée, l’année précédente.
D’après la FAO, cette augmentation des DFA en Afrique a été stimulée par les préoccupations liées à l’insécurité alimentaire sur le continent, exacerbée par le conflit russo-ukrainien qui a perturbé les chaînes d’approvisionnement mondiales de matières premières agricoles et d’intrants tels que les céréales et les engrais.
Il convient de rappeler qu’en 2022, l’Afrique était en effet la région du monde où le nombre de personnes sous-alimentées a connu la plus forte augmentation, atteignant 281 millions d’individus, soit une hausse de 4 % par rapport à l’année précédente.
Les principaux destinataires des DFA sur le continent
En Afrique, 4 pays ont attiré 40 % du flux de développement pour l’agriculture en 2022 soit 3,2 milliards $. Il s’agit de l’Égypte, du Maroc, de l’Éthiopie et du Nigeria.
L’Égypte s’est taillé la part du lion, mobilisant une enveloppe de 2,1 milliards $, ce qui en fait également le principal bénéficiaire des flux totaux de financement pour le développement agricole à l’échelle mondiale.
Sur le continent africain, le pays des pharaons est suivi par le Maroc qui a mobilisé 433 millions $ soit 13,5 % des DFA, l’Éthiopie avec 406 millions $ (12,6 %) et le Nigeria avec 312 millions $ (9,7 %).
Alors que l’Egypte et le Maroc ont reçu leur financement principalement sous forme d’autres flux officiels (OOF) provenant de banques de développement, l’Éthiopie et le Nigeria ont majoritairement bénéficié de l’aide publique au développement nette (ODA).
Globalement, il faut noter que les flux totaux de DFA mobilisés à l’échelle mondiale ont été essentiellement consacrés à la production agricole (cultures et élevage), à la foresterie ainsi qu’au secteur de la pêche et de l’aquaculture. Les interventions se sont concentrées sur la mise en œuvre de projets de développement, la gestion des politiques agricoles, la gestion des ressources en eau agricole, l’amélioration de l’accès aux services financiers agricoles et la recherche agricole.