Un tribunal en Ouganda a condamné, vendredi, Thomas Kwoyelo, ancien commandant de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), à 40 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, marquant ainsi un procès historique.
Il s’agit de la première condamnation en Ouganda d’un responsable du mouvement de guérilla, qui a sévi dans le pays depuis les années 1980 et causé de nombreux ravages en Afrique centrale pendant près de 30 ans. Le juge Michael Elubu, de la Division des crimes internationaux (ICD) à Gulu (nord), a déclaré que « la peine de 40 ans » était appropriée au regard des crimes commis par Kwoyelo. Il a également mentionné que, compte tenu des 15 années passées en détention, il purgera finalement 25 ans de prison.
Décrit comme un commandant intermédiaire, Kwoyelo a été enlevé à l’âge de 12 ans et a participé à des actes de violence tels que des meurtres, des viols, des pillages, des réductions en esclavage et des enlèvements. Lors de son audience, vêtu d’un costume bleu marine avec une chemise et une cravate assorties, l’ancien commandant a montré des signes d’abattement lorsque le juge a énoncé les peines, allant de cinq à 40 ans de réclusion.
Thomas Kwoyelo, qui a plaidé non coupable, a évoqué son expérience d’enfant-soldat, déclaré avoir été forcé d’intégrer la LRA, fondée par l’ancien enfant de chœur Joseph Kony, dans le but d’établir un régime basé sur les Dix Commandements. Son avocat, Caleb Alaka, a annoncé que Kwoyelo avait l’intention de faire appel.
La LRA est tenue responsable de plus de 100 000 décès et de l’enlèvement de 60 000 enfants, qui ont été transformés en soldats ou réduits à l’esclavage sexuel. Après avoir été chassée d’Ouganda, elle s’est dispersée dans les forêts de la République démocratique du Congo, de la Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan.