Des dizaines de Maliens, dont des femmes et des enfants, ont été refoulés du territoire algérien alors qu’ils fuyaient les violences et l’instabilité sévissant dans le nord du Mali.
Le week-end dernier, plusieurs rapports ont signalé des expulsions massives de Maliens par les autorités algériennes à la frontière de Tinzaouatène, localité située à environ 130 kilomètres au nord de Kidal. Cette zone, particulièrement vulnérable en raison de sa proximité avec les lignes de front entre l’armée malienne et divers groupes armés, est le refuge de nombreuses personnes tentant d’échapper à l’insécurité croissante. Malgré une accalmie apparente, les affrontements entre les forces maliennes, soutenues par des alliés russes (Wagner), et des groupes séparatistes touaregs se multiplient.
Les autorités algériennes, renforçant leur contrôle strict des frontières, ont repoussé ces personnes vers le désert malien, les abandonnant dans des conditions précaires, sans accès immédiat à de l’eau potable, de la nourriture ou à des abris. Selon des témoins locaux, parmi les expulsés se trouvent des femmes, des enfants et d’autres personnes vulnérables, soulevant de graves inquiétudes humanitaires.
Depuis quelque temps, Tinzaouatène, à la frontière entre le Mali et l’Algérie, est le théâtre de nombreux événements dramatiques. Cette région est depuis longtemps le foyer d’une guerre larvée entre l’État malien et divers groupes armés, y compris des rebelles touaregs et des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda et à l’État islamique.
L’Algérie, tout en prétendant jouer un rôle de médiateur dans les conflits régionaux, fait l’objet d’accusations récurrentes de soutien tacite à certains groupes armés maliens, ce qui complique ses relations avec le Mali.