L’année scolaire 2021-2022 a été marquée par des tensions sans précédent dans le secteur de l’éducation au Sénégal. Après des mois de grèves et de revendications, un protocole d’accord a été signé le 26 février 2022 entre les syndicats du G7 et le gouvernement. Les enseignants espéraient des améliorations significatives, notamment en matière de rémunération et de conditions de travail.
Cependant, les promesses faites par le gouvernement n’ont pas été entièrement tenues. Malgré une revalorisation des salaires, la mise en œuvre des accords concernant le statut, la carrière et la formation des enseignants reste lente. Des questions essentielles, telles que la digitalisation des procédures administratives et la révision des statuts des personnels éducatifs, sont encore en suspens.
Le climat socio-économique du pays, marqué par le surendettement et une inflation persistante, a ajouté une couche de complexité à la situation. Selon les dernières études, près de 40 % de la population vit dans la pauvreté, et le système éducatif souffre de taux d’achèvement alarmants : 65 % à l’élémentaire, 42 % au moyen et seulement 28 % au secondaire.
Face à ce constat, le nouveau référentiel de politique économique et sociale, intitulé « Sénégal 2050 », a été présenté récemment. Toutefois, l’éducation n’est pas mentionnée parmi les priorités majeures, ce qui inquiète les syndicats. Actuellement, seuls 10 % des investissements publics sont alloués à l’éducation et à la formation.
Les syndicats du G7 insistent sur le fait que l’éducation doit être un secteur prioritaire pour le développement national. « Toute dépense pour l’éducation est un investissement pour l’avenir de notre pays », déclarent-ils. Ils demandent instamment au gouvernement d’augmenter le budget alloué à l’éducation, afin de transformer le système scolaire sénégalais en une « école de qualité et de réussite ».
De plus, les syndicats appellent à un dialogue social sincère pour traiter les préoccupations des enseignants et à la mise en place d’un comité de suivi pour garantir l’application des accords signés. Ils expriment également leur solidarité avec les populations affectées par les inondations récentes, promettant de mobiliser des ressources pour les soutenir.
Alors que la rentrée scolaire 2024-2025 approche, l’avenir du secteur éducatif au Sénégal reste incertain. Les syndicats espèrent que le nouveau gouvernement entendra leurs appels et agira rapidement pour remédier à cette situation critique.