L’Algérie a exclu la France de ses appels d’offres pour l’importation de blé, le mercredi 9 octobre, selon Reuters. Cette décision, qui survient dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes, marque un tournant important dans les relations entre les deux pays.
Depuis des décennies, l’Algérie, l’un des plus grands importateurs mondiaux de blé, comptait sur la France comme principal fournisseur. Cependant, cette dynamique a changé lors d’un récent appel d’offres de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), où, d’après Reuters, des sources anonymes ont révélé que la France a été écartée du processus pour la première fois en trois ans.
Cette exclusion intervient dans un climat diplomatique tendu, particulièrement autour de la question du Sahara. En juillet, le soutien de la France au plan d’autonomie marocain pour cette région, en opposition à la position d’Alger qui appuie le Front Polisario, a intensifié la crise entre les deux capitales. Aujourd’hui, cet affrontement diplomatique a des répercussions sur les relations commerciales.
Les entreprises françaises n’ont pas été invitées à participer à cet appel d’offres de l’OAIC, un geste perçu comme symbolique et stratégique de la part des autorités algériennes. Plus encore, les entreprises internationales qui y ont pris part ont reçu l’interdiction de proposer du blé d’origine française.
Cette exclusion pourrait avoir de lourdes conséquences pour la France, déjà touchée par une mauvaise récolte cette année due aux intempéries, ce qui a conduit à une chute de la production de blé à son plus bas niveau depuis les années 1980. La baisse de la production et la qualité inégale du blé français ont entraîné une hausse des prix, favorisant la compétitivité des fournisseurs russes sur le marché algérien.
Pour Paris, cette mise à l’écart soulève plusieurs interrogations. Même si le blé français aurait probablement été peu compétitif cette année en raison de la faible récolte, l’interdiction des entreprises françaises de participer au processus en tant qu’intermédiaires constitue un précédent préoccupant. La durée de cette exclusion reste floue, mais un cas similaire en 2021 avait duré plusieurs mois.
Alors que les relations entre Alger et Paris demeurent tendues, la France risque de perdre davantage de parts de marché au profit de la Russie, qui bénéficie de conditions climatiques avantageuses et de relations géopolitiques plus stables avec l’Algérie.