Le dernier rapport du Fonds monétaire international (Fmi) en septembre dernier, a décrit une situation économique du Sénégal moins performante que les prévisions. Le taux de croissance est à 6.0 alors qu’il était prévu à 7.1.
A cela s’ajoutent les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko qui parle de « faux chiffres » et fixe le déficit budgétaire à 10%, c’est-à-dire au double de ce qui a été annoncé. Quant à la dette, elle serait encore plus importante que les chiffres officiels. Elle serait de plus de 80% du Pib, dépassant ainsi le seuil fixé par l’Umeoa. Quant à la pauvreté, certains indicateurs avancent qu’elle a frappé plus de 200 mille sénégalais cette année.
Une situation de mal vivre palpable partout du fait de la cherté de la vie malgré certains efforts de réductions des prix, de manque de travail et de perspectives pour des jeunes condamnés à prendre les pirogues et à mourir en mer. A cela s’ajoutent des inondations dans de nombreuses localités du pays occasionnant des pertes énormes au niveau agricole et des logements accentuant ainsi la précarité. Redresser la barre pour les nouvelles autorités ne sera pas facile. C’est sans doute pour cela qu’elles communiquent en essayant de tout mettre sur le dos de l’ancien régime.
Mais, cela ne suffira sans doute pas. Mais comme elles ont été élues pour redresser la barre, il leur faudra agir. En attendant les stratégies qu’elles promettent de communiquer le 07 octobre, nous pensons que leurs actions doivent être orientées vers les axes prioritaires suivants : Il leur faudra réduire, le maximum possible, le train de vie de l’Etat. La Primature par exemple n’a pas besoin d’une vingtaine de conseillers qui agissent comme un gouvernement parallèle.
Ensuite, il faudra lutter efficacement contre la corruption en essayant, le maximum possible, de récupérer les fonds dilapidés et de ne pas protéger leurs partisans et alliés dont certains sont pointés du doigt.
L’assainissement des Finances publiques est aussi un impératif par une stratégie rigoureuse de gestion de la dette y compris intérieure. Ces initiatives sonnent comme des préalables avant la mise en place de nouvelles politiques comme le président Senghor l’avait fait dans les années 1970. Il s’agira de mettre en place une Nouvelle politique agricole (Npa), une Nouvelle politique industrielle (Npi), une Nouvelle politique culturelle (Npc), etc. Ces politiques vont être inclusives, bien planifiées secteur par secteur, avec la participation massive des jeunes qui seront mis à contribution d’une façon permanente dans le cadre de contrats à durée déterminée ou indéterminée.
A propos de l’industrialisation, l’Etat pourra travailler en intelligence avec le secteur privé et des investisseurs étrangers dans le cadre de joint-ventures. L’Etat va redevenir agriculteur, industriel et même commerçant. Il faudra, pour se faire, s’inspirer du modèle chinois tant du point de vue du financement des investissements, de l’exploitation que de la commercialisation. Un vaste chantier qu’il faudra dès à présent mettre à profit.
Malheureusement, cet hivernage offrait un cadre d’essai intéressant que le nouveau régime n’a pas suffisamment mis à profit. Il importe alors de vite se ressaisir même si le contexte pré-électoral actuel ne favorise pas la mise en œuvre de ces politiques.