Le rapport, qui se base sur des images satellitaires et des mesures in situ, souligne que la perte du couvert forestier trouve essentiellement son origine dans l’expansion des terres cultivées à petite échelle.
7,4 millions d’hectares de forêts tropicales de montagnes d’Afrique ont été rasés entre 2003 et 2022. Cela représente 18% de la superficie totale de ces écosystèmes qui stockent d’énormes quantités de carbone et abritent une biodiversité particulière, a souligné un rapport publié en août dernier, dans la revue Nature par une équipe de chercheurs africains et européens.
Intitulé « Deforestation amplifies climate change effects on warming and cloud level rise in African montane forests », le rapport précise que la perte du couvert forestier a essentiellement concerné les altitudes inférieures ou égales à 1800 m au-dessus du niveau de la mer, d’après les données basées sur des images satellitaires et des mesures in situ.
Le principal facteur de déforestation des zones montagneuses africaines a été attribué à l’expansion des terres cultivées à petite échelle. D’autres facteurs tels que l’urbanisation, les cultures industrielles à grande échelle et les feux de forêt jouent un rôle moins important.
Les auteurs du rapport, qui sont originaires de l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, la Finlande et l’Allemagne, précisent que la déforestation a accentué les effets du changement climatique sur le continent.
Durant les deux décennies sous revue, la disparition de plusieurs millions d’hectares de forêts tropicales de montagne a fait grimper la température de l’air de 1,37 degré celsius. Dans le même temps, la base des nuages au-dessus des forêts montagneuses africaines s’est élevée de 236 mètres, d’après les calculs des chercheurs qui notent que ces chiffres dépassent les modifications attribuées uniquement au changement climatique.
Il est à noter dans ce même cadre que les forêts tropicales de montagnes d’Afrique stockent environ 150 tonnes de carbone par hectare quand elles sont intactes. En d’autres termes, préserver un hectare de ces forêts permet d’éviter des émissions de CO2 équivalentes à l’alimentation en électricité de 100 ménages pendant un an.