Les déplacements sont difficiles dans la commune de Ziguinchor où les routes sont dans un état cahoteux. Les populations éprouvent énormément de difficultés à trouver un moyen de transport, surtout sur l’axe reliant les quartiers de Boucotte, Néma 2, Castor, Kénia, Diabir et Université Assane Seck de Ziguinchor.
Les Ziguinchorois rencontrent beaucoup de difficultés dans le domaine du transport. En cette période hivernale, il est difficile pour certains de se déplacer, surtout dans le transport en commun, à l’intérieur-même de la commune et particulièrement dans les quartiers périphériques. L’axe marché Boucotte-Université Assane Seck de Ziguinchor, qui dessert les quartiers de Boucotte, Néma 2, Castor, Kénia et Diabir, est l’un des plus difficiles. Ici, ni les «taxis clandos», ni les bus «Tata», encore moins les taxis ne sont fréquents en cette matinée où le ciel menace de verser des torrents de pluie. L’on peut passer une demi-heure dans un arrêt à attendre un moyen de transport pour faire en tout deux kilomètres. Même les conducteurs de Jakarta se font désirer.
Pourtant, il s’agit d’un axe stratégique qui relie de part et d’autre le Marché central Saint Maur de Boucotte et l’Université Assane Seck de Ziguinchor. Le trajet mène aussi vers des infrastructures importantes comme l’Hôpital de la Paix et dessert des allées menant par exemple à l’aéroport de Ziguinchor, l’Hôpital psychiatrique de Kénia, entre autres.
Cette situation s’explique par l’état cahoteux de la route. «Il y a des puits sur la route. Difficile de les traverser. Tous nos véhicules sont au niveau des garages des mécaniciens parce qu’ils sont en panne. Aussi, la majorité des chauffeurs sont alités à cause de cette route défectueuse», ironise Mor Mbaye, chef du garage des «taxis clandos» qui font la navette Boucotte-Université Assane Seck de Ziguinchor.
Ce garage est noir de monde, et pas l’ombre d’un véhicule. Les clients forment des rangs et guettent l’arrivée de voitures. Parmi eux, des femmes qui attendent tout en se lamentant. «Je suis là depuis 11 heures et je dois aller préparer le repas, mais il n’y a pas de voitures», rouspète Ndèye Astou, le panier de légumes à terre.
A l’aller comme au retour, Satou a souffert du manque de moyens de transport. «J’étais obligée de payer le double pour venir car j’ai dû remonter jusqu’au terminus pour pouvoir trouver le clando et venir. Là, j’ai attendu presque une heure pour rentrer. C’est difficile et une énorme perte de temps», proteste Satou, qui occupe à présent le premier rang pour pouvoir partir dans le prochain clando. Ses lamentations sont interrompues par l’arrivée d’un clando. Mais hélas, celui-ci suspend son activité. «J’arrête jusqu’à demain inchallah. Là, je n’en peux plus, la route est trop dégradée. Je dois ménager mon véhicule, sinon il risque de tomber en panne», explique Assane Touré.
Quelques minutes plus tard, un autre véhicule arrive. Et c’est la course, malgré les rangs, pour se faire de la place. «Je ne pars pas. Je viens pour mes abonnés seulement. Je ne vais même pas à l’université, mais à Santhiaba», informa le propriétaire du clando.
En effet, sur la route, il y a beaucoup de nids de poule où l’eau stagne. Cet axe avait fait, de nombreuses fois, l’objet de barrages durant la période des manifestations sociopolitiques. Des pneus, des troncs d’arbre et même des véhicules ont été brûlés tout au long de cette route. C’est aussi elle qui a abrité les plus longues barricades faites soit par les étudiants, soit par les partisans de l’actuel Premier ministre qui manifestaient contre son arrestation.