Le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique, représenté par le Dr Alassane Guèye, a ouvert un atelier consacré à l’élaboration d’une feuille de route nationale sur les pertes et dommages liés au changement climatique. Cet événement, en partenariat avec le Réseau Mondial de Plan National d’Adaptation, marque une étape décisive dans la lutte contre les effets du changement climatique, un défi de plus en plus pressant, informe la RTS.
Le Dr Guèye, représentant le ministre de l’Environnement, le Professeur Daouda Ngom, a souligné l’importance de cette collaboration pour renforcer la résilience des systèmes naturels et humains du Sénégal. « Cette synergie témoigne de notre détermination commune à renforcer la résilience de notre pays face aux impacts inévitables du changement climatique », a-t-il déclaré en introduction.
L’intervention de Dr Guèye s’est appuyée sur les conclusions alarmantes du sixième rapport d’évaluation (AR6) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ce rapport indique que certains écosystèmes ont déjà atteint leurs limites d’adaptation, et que les pertes liées aux changements climatiques ne feront qu’augmenter. Le Sénégal, particulièrement vulnérable à la montée du niveau de la mer, a récemment fait les frais de cette situation, comme en témoigne l’épisode de Bargny.
Le GIEC estime qu’il est « pratiquement certain » que le niveau moyen de la mer continuera à augmenter au cours du XXIe siècle, même si les efforts pour limiter le réchauffement à 1,5°C sont maintenus. Le Sénégal, avec son long littoral, est directement menacé par cette évolution, qui entraînera des pertes économiques et non économiques considérables.
Dr Guèye a souligné que les communautés les plus vulnérables sont souvent les plus touchées par les impacts du changement climatique. Le Sénégal, en tant que pays en développement, doit mettre la justice climatique au cœur de ses actions. « Il est de notre devoir de protéger ces populations », a-t-il déclaré, rappelant que les pays en développement, ainsi que les petits États insulaires en développement, doivent bénéficier de mécanismes de soutien adaptés.
La vision du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour un Sénégal résilient repose sur des actions concrètes pour atténuer les impacts climatiques. La feuille de route nationale en cours d’élaboration s’inscrit dans cette dynamique, avec l’objectif de renforcer la sécurité des communautés, des écosystèmes et des moyens de subsistance. « Nous devons planifier à long terme et investir massivement dans l’adaptation et la gestion des risques de catastrophes pour minimiser les pertes », a précisé Dr Guèye.
L’atelier a également souligné les avancées historiques des dernières COP, notamment la COP27 et la COP28, qui ont vu la création d’un fonds pour les pertes et dommages. Ce fonds, soutenu par des engagements financiers dépassant les 700 millions de dollars, vise à soutenir les pays les plus vulnérables face aux effets des changements climatiques. Le Sénégal entend jouer un rôle clé dans ce processus.
Les travaux de cet atelier contribueront à l’élaboration d’une stratégie nationale robuste pour gérer les pertes et dommages, notamment face aux événements climatiques à évolution lente comme l’élévation du niveau de la mer. Dr Guèye a insisté sur l’importance d’une « compréhension commune de la terminologie », de l’amélioration des données locales et de la définition de stratégies réalistes et efficaces.
Dr Guèye a salué la mobilisation des experts présents, dont les contributions sont essentielles pour élaborer des réponses concrètes face aux défis liés au changement climatique. Il a exprimé la reconnaissance du ministère envers le Réseau Mondial de Plan National d’Adaptation pour son soutien constant. L’atelier, qui se déroule sur deux jours, permettra de définir le cadre d’intervention stratégique en matière de pertes et dommages, un pilier essentiel pour assurer un avenir sûr et durable au Sénégal.