Née en 1938 dans le village de Lombel Sayal, près de Ndiapandal, Sokhna Aïcha Walo Mbacké est la fille aînée de Serigne Saliou Mbacké. Premier enfant de son père, elle reçut le prénom de sa grand-mère, l’érudite et pieuse Sokhna Asta Walo Mbacké, mère de Sokhna Diarratoullah Mariama Bousso, dans l’espoir qu’elle suivrait ses nobles traces.
Sa mère, Sokhna Maty Diakhate, était elle-même la fille de Serigne Abdourahmane Diakhate, oncle de Serigne Saliou et frère de Serigne Hamzatou Diakhata. Sokhna Aïcha Walo Mbacké avait pour grand-mère maternelle, Sokhna Hannta Khouma, issue de la prestigieuse famille de l’éminent érudit Maganna Bira Khouma, figure reconnue dans la région du Kajoor.
Sokhna Maty Diakhaté, mère de Sokhna Aïcha Walo, fut élevée par sa tante, la vertueuse Sokhna Faty Diakhaté. Cette éminente éducatrice spirituelle avait été choisie par Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur de la confrérie mouride, pour transmettre son savoir à plusieurs jeunes filles, afin qu’elles bénéficient de ses bénédictions et de son enseignement.
Son éducation
Sokhna Aïcha Walo Mbacké passa son enfance sous la bienveillante tutelle de son père à Lombel Sayal, avant que Serigne Saliou ne déménage à Djoubas, près de Thiès, où il fonda une ferme et une école appelée Gott. Elle y vécut un certain temps, avant d’être confiée à sa grand-mère, Sokhna Faty Diakhaté, à Diourbel, où elle reçut une éducation approfondie dans les principes du Saint Coran, de la religion et des tâches domestiques. En raison de la relation privilégiée entre Cheikh Saliou et Sokhna Amy Cheikh, fille de Cheikh Ahmadou Bamba, elle fut également placée sous la protection de celle-ci à Keur Niang, près de Touba.
En grandissant, Sokhna Aïcha Walo Mbacké bénéficia de l’enseignement de sa grand-mère Sokhna Faty et de ses tantes, Sokhna Amy Cheikh Mbacké et Sokhna Moumina, nièce de Sokhna Faty Diakhaté. Sokhna Faty jouissait d’une réputation exceptionnelle dans le domaine de l’éducation des jeunes filles. Pour cette raison, de nombreux dignitaires mourides lui confièrent la responsabilité de former leurs filles, y compris leurs propres aînées, telles que Sokhna Gadd Bousso, fille de l’érudit Cheikh Mbacké Bousso et d’autres filles de la famille de Cheikh Ahmadou Bamba, qui devinrent par la suite, des figures clés dans l’éducation des jeunes filles au sein de la communauté mouride.
C’est donc dans cet environnement religieux privilégié et empreint de sainteté, que Sokhna Aïcha Walo Mbacké grandit, sous la tutelle aimante et éclairée de sa grand-mère Sokhna Faty Diakhaté et de ses tantes, Sokhna Amy Cheikh Mbacké et Sokhna Moumina.
Ses enfants
Dieu a comblé sa vie de bénédictions, notamment à travers ses enfants. Il lui a accordé des fils vertueux qu’elle a élevés avec soin, les imprégnant de bonté, de l’amour du savoir et du travail. Grâce à une éducation fondée sur des valeurs morales solides, ses enfants sont devenus parmi les plus éminents savants et mémorisateurs du Saint Coran, reconnus pour leur engagement dans l’éducation, au service de la voie mouride et de la diffusion des sciences islamiques.
Parmi eux, se distingue particulièrement Cheikh Ahmad Mbacké Ibrahim, connu sous le nom de Serigne Cheikh Walo, un érudit, dévot et écrivain de renom au sein de la communauté mouride. Il est le khalife de Cheikh Ibrahim Mbacké, petit-fils de Cheikh Mohamed Moustapha et fondateur de l’Institut Islamique Al-Khalil, dont les nombreuses branches à Touba jouent un rôle crucial dans la formation des jeunes générations de mourides.
Sur ce chemin béni, les autres enfants de Sokhna Walo ont également suivi, chacun se distinguant par un rôle significatif dans la préservation de l’héritage de leur noble aïeul. Parmi eux, figurent Serigne Mamor Kébé, Serigne Abdoul Kader Kébé, Serigne Mourtada, Serigne Chouaib, Serigne Khadim, Sokhna Mam Fatou et Sokhna Walima Kébé. Ils sont les enfants du fidèle mouride et grand bienfaiteur, Serigne Mor Talla Kébé, l’un des plus proches disciples de Cheikh Saliou, qui l’accompagna fidèlement dans les temps anciens, en lui rendant des services inestimables et remarquables.
*Ses qualités et son rôle*
Sokhna Aïcha Walo Mbacké était une figure respectée, non seulement pour sa piété, son dévouement et sa pureté, mais aussi pour sa proximité avec les gens, son attention sincère à leurs besoins et son respect scrupuleux des engagements, notamment ceux que son père avait pris envers ses disciples. Elle n’hésitait jamais à leur rendre visite, où qu’ils se trouvent, sans considération de leur statut social ou financier. Son père lui avait confié la tâche de veiller sur eux et de nombreuses filles furent nommées en son honneur, témoignant ainsi de la relation spéciale qu’elle entretenait avec les disciples de son père.
Elle occupa une place centrale dans l’éducation des filles de la communauté mouride, transformant sa demeure en une véritable école ouverte, dédiée à l’instruction des enfants des disciples. Dotée d’une noblesse morale exceptionnelle, Sokhna Aïcha Walo reflétait les vertus mêmes de son père, Cheikh Saliou, comme si elle les avait naturellement héritées. Parmi ces qualités, son dévouement envers autrui et son altruisme ressortaient particulièrement. Inspirée sans doute par son père, elle mettait généreusement ses biens au service des autres, manifestant une générosité sans pareille. Elle donnait sans compter, se préoccupant surtout des plus faibles, des nécessiteux et de ceux qui avaient connu son père.
Sokhna Aïcha Walo portait un respect profond envers chaque personne, indépendamment de leur situation financière ou professionnelle. Cheikh Jo, fils de Cheikh Mohamed Jo Bakhâ, raconta un jour qu’il marchait aux côtés de Cheikh Saliou, lorsqu’ils passèrent près des ruines du village de Lombel Sayal. À cet endroit, Cheikh Saliou retira ses chaussures et dit : « C’est ici que ma fille aînée, Sokhna Walo, est née. »
Son altruisme se manifestait aussi par une générosité annuelle exceptionnelle : chaque année, elle rassemblait tout ce qu’elle possédait pour le remettre à son père, Cheikh Abdoul Ahad Mbacké. Elle poursuivit cette tradition avec les califes qui succédèrent à Cheikh Saliou, notamment Cheikh Mountakha Mbacké, à qui Cheikh Saliou l’avait confiée.
Leur relation était si particulière que Cheikh Mountakha lui rendit visite à l’hôpital peu avant le Grand Magal de Touba et venait souvent chez elle, lui envoyant de nombreux cadeaux précieux par l’intermédiaire de son disciple et assistant, Serigne Mountakha Syll. Lorsqu’il apprit son décès, Cheikh Mountakha déclara qu’elle méritait les plus grands honneurs et recommanda qu’elle soit inhumée dans le cimetière de Baqi, après la prière d’Asr, en demandant que les condoléances soient présentées le troisième jour, en bénédiction du vendredi.
Nous implorons Dieu de lui accorder Son Pardon et Sa Miséricorde, d’illuminer sa tombe et de l’honorer dans son ultime demeure. Que Dieu lui réserve une place de vérité auprès d’un Roi tout-puissant, en compagnie des véridiques, des martyrs et des justes, aux côtés de son père, Cheikh Saliou Mbacké, dans la proximité de Cheikh Ahmadou Bamba et du Prophète (paix et bénédictions sur lui), près de Fatima, la fille du Messager (paix et bénédictions sur lui et sa famille).
Source Page Facebook Mouride Sadikh