4 milliards de F CFA seront mobilisés pour faire face aux conséquences des inondations meurtrières qui touchent l’ensemble du pays, selon le gouvernement. Le conseil des ministres extraordinaire du vendredi 23 août 2024, tenu sous la présidence du colonel Assimi Goïta, président de la Transition, a déclaré l’état de catastrophe nationale.
La terminologie de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations unies (UNISDR-2009,) définit la catastrophe comme une “rupture grave du fonctionnement d’une communauté ou d’une société impliquant d’importants impacts et pertes humaines, matérielles, économiques ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses seules ressources”.
En plus des morts, les catastrophes, selon l’UNISDR-2009, peuvent inclure des blessures, maladies, la destruction de biens, la perte de services ainsi que la dégradation de l’environnement. Depuis le début de l’hivernage 2024, la population malienne fait face à l’une des catastrophes naturelles les plus fréquentes dans le monde : les inondations.
Plus de 47 000 sinistrés
Du début de la saison des pluies au 22 août 2024, le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes a rapporté 122 cas d’inondations occasionnés par des pluies dans les régions et le district de Bamako. “Ces inondations ont touché 7077 ménages, soit 47 374 personnes sinistrées dont 14 451 hommes, 13 576 femmes et 19 347 enfants et ont occasionné 30 décès et 104 blessés”, selon le comité. Les pertes en vie humaines se sont produites à Ségou (12) à Gao (6), Bamako (5), Koutiala (3), Koulikoro (1), Kayes (1), San (1), Kita (1).
La capitale a été très touchée par les intempéries. Bamako a enregistré 29 cas d’inondations enregistrés, 5 décès, 84 blessés et 4639 personnes sinistrées. Avec 1570 ménages affectés pour un total de 9936 personnes sinistrées, la région de Gao est la plus touchée par les inondations, renseigne le bilan des inondations.
Urgence
En plus des pertes en vies humaines, les fortes pluies torrentielles ont provoqué plusieurs effondrements de maisons. A la date du 22 août, ce sont plus de 1300 cas d’effondrements qui ont été enregistrés dans les régions et à Bamako, suivant le rapport du comité interministériel de gestion des crises et catastrophes. Les régions les plus touchées par ces éboulements sont celles de Gao (619 cas), Ségou (608), Koutiala (51), Kayes (41) et Bamako (28), Tombouctou (7).
Face à l’urgence, les autorités de la Transition ont déclaré l’état de catastrophe nationale depuis vendredi 23 août en conseil des ministres extraordinaire. Sur instruction du président de la Transition, “4 milliards de F CFA seront mobilisés pour faire face aux conséquences des inondations”, a informé le communiqué du conseil des ministres.
Cette enveloppe sera mise à profit pour renforcer le stock national de sécurité alimentaire et apporter l’assistance nécessaire aux 7 077 ménages touchés.
Une assistance déjà en marche. A travers le Centre de coordination et de gestion des crises, le gouvernement dit apporter l’assistance aux sinistrés, à travers la fourniture de vivres et non vivres, la distribution de 128 millions 595 mille 800 F CFA de cash et le relogement de 903 ménages dans des écoles (Bamako, Bla, Ségou).
Plan d’organisation des secours
Le conseil des ministres extraordinaire a donné son feu vert au plan d’organisation des secours soumis par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Le document validé va poursuivre la sensibilisation sur les risques d’inondation et le curage des collecteurs, des caniveaux et des jonctions des voies d’écoulement d’eau.
Il comporte aussi des mesures plus fortes : passer à l’interdiction formelle d’attribution de parcelles à usage d’habitation dans les zones inondables et le recensement des constructions obstruant les voies d’écoulement d’eau en vue de leur libération.
La mise en œuvre du document “permettra d’améliorer la qualité de l’assistance apportée aux populations sinistrées et de renforcer les capacités des structures d’appui”, a assuré le gouvernement dans le communiqué du conseil des ministres.