Le 14 Aout 2014 fut le théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Un lieu qui a vu son nom inscrit sur la page nécrologique du syndicalisme étudiant. En sus des violentes manifestations réprimées dans le sang par les forces d’interventions, ce temple du savoir avait enregistré la mort de l’étudiant Bassirou Faye, tué par balle.
Après le meurtre de l’étudiant Balla Gaye en 2001, les étudiants de l’université de Dakar se sont vu encore arracher un autre des leurs lors d’une manifestation contre le retard du paiement des bourses. Les forces de l’ordre, visiblement dépassées par l’intensité de la résistance des étudiants. Dans cette mêlée générale, le 14 août 2014, la mort par balle de l’étudiant Bassirou Faye sera constatée, un meurtre suffisamment grave et impunis jusqu’à nos jours.
A l’époque, trois (03) policiers répondant au nom de Tombong Waly, Saliou Ndao et Sidy Mouhamed Boughaleb ont été cités dans cette affaire de meurtre et poursuivis dans le cadre de l’enquête enclenchée pour élucider cette affaire. Mais au terme de l’enquête , c’est le dernier nommé qui sera jugé coupable et condamné à 20 ans de travaux forcés au premier jugement. Cependant, le verdict final sera ramené de 10 ans de travaux forcés et une amende de 50 millions FCFA.
Pour rappel, c’était au cours d’une manifestation à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), qui a dégénéré en un violent affrontement avec les forces de l’ordre. Bassirou Faye avait été alors atteint par balle. Et dans un premier temps, l’enquête avait mis en cause le policier Tombong Oualy, avant qu’il ne soit innocenté et Boughaleb mis en détention. Cependant, lors du procès tenu le 24 juin 2016, l’accusé a pu compter sur le témoignage à décharge de Doudou Faye, témoin oculaire des faits. «La personne que j’ai vu ce jour-là, n’était pas Boughaleb. Il n’avait pas de bouclier, ni de casque et était de teint clair», a dit Faye à la barre.
Pourtant, dans le relevé, il est indiqué que l’arme qui a tiré sur Bassirou Faye n’est pas celle que détenait Boughaleb. Lors du procès, les avocats de la partie civile, Mes Adama Fall et Assane Dioma Ndiaye, avaient parlé de falsification de registres et pointe du doigt l’Etat comme étant le principal responsable.
Selon ces robes noires, après qu’on a présenté Tombong Waly comme l’agneau d’un sacrifice, est qu’il a réussi a prouvé son innocence, voilà qu’on veut faire de Sidi Mohamed Boughaleb le coupable désigné. Aussi, pour Me Fall, il n’y a même pas dans le dossier les éléments nécessaires pour l’inculper. Ils ont dénoncé le fait qu’on a falsifié le registre de rotation de la police pour masquer les coupables et qu’on ait refusé de leur donner le rapport de la balistique.