Le Cadre stratégique permanent pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA) exprime son « incompréhension » face aux réactions du Sénégal et de la CEDEAO concernant les récents affrontements à Tinzaouatène, rejetant catégoriquement toute accusation de terrorisme.
Le CSP-DPA, une organisation politico-militaire née des mouvements signataires de l’ex-accord d’Alger, a réagi vivement aux déclarations du Sénégal et de la Cédéao après les combats qui ont eu lieu à Tinzaouatène les 25, 26 et 27 juillet 2024. Dans un communiqué publié le 6 août, l’organisation conteste la version des faits présentée par ces acteurs et propose sa propre interprétation des événements.
Selon le CSP-DPA, ses forces, en mission de protection des populations civiles déplacées à Tinzaouatène, auraient été « délibérément attaquées » par des « mercenaires russes du groupe Wagner » soutenus par des éléments de l’armée malienne. L’organisation affirme s’être défendue face à cette attaque et rejette toute allégation de terrorisme.
En effet, le communiqué exprime une profonde incompréhension vis-à-vis des réactions de certains pays et organisations qui, selon le CSP-DPA, devraient être bien au courant de la situation politique opposant le mouvement aux autorités de Bamako. L’organisation déplore ce qu’elle perçoit comme du « mutisme », de la « méconnaissance » ou un « déni des réalités ».
De plus, le CSP-DPA critique sévèrement le silence de la communauté internationale, en particulier des États et organisations africaines, face aux « graves crimes commis contre des civils par des mercenaires internationaux employés par les putschistes de Bamako. » L’organisation accuse le régime de Bamako et les mercenaires russes de Wagner de mener une « épuration ethnique » ciblant certaines communautés de l’Azawad et du centre du Mali.
Le communiqué invite le Sénégal, la Cédéao et les autres acteurs concernés à reconsidérer leur position. Le CSP-DPA appelle notamment Dakar à « une analyse plus précise de la situation afin d’éviter de contribuer aux amalgames qui nuisent à la paix dans la sous-région. »
Enfin, l’organisation exhorte la Cédéao à se focaliser sur le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Mali, la libération des prisonniers politiques et d’opinion, ainsi que le retrait des mercenaires et forces Wagner, plutôt que de cautionner ce qu’elle perçoit comme des atteintes aux droits de l’Homme de la part du régime de Bamako.