Le regain d’intérêt pour le nucléaire à travers le monde s’accompagne d’une demande en hausse pour l’uranium. En Afrique, la Namibie et le Niger sont les mieux placés pour profiter de ces perspectives, mais d’autres pays hébergeant des réserves d’uranium se positionnent aussi.
Askari Metals a annoncé le 23 juillet avoir obtenu 850 000 dollars australiens (562 000 $) pour explorer l’uranium en Tanzanie. La junior minière basée à Perth et cotée sur la bourse ASX en Australie a en effet acquis en février 2024 le projet d’uranium Matemanga dans le pays d’Afrique de l’Est et recherche d’autres opportunités d’investissement dans le combustible nucléaire.
Le financement obtenu par le biais d’une émission d’obligations s’inscrit dans un contexte de regain d’intérêt des sociétés basées en Australie pour l’uranium africain. En mars dernier, Moab Minerals a ainsi acquis une participation de 81,85 % dans un portefeuille d’actifs d’uranium en Tanzanie et prévoit de lancer ses premiers travaux d’exploration en août/septembre. Lotus Resources, compagnie basée à Perth, s’efforce aussi de relancer Kayelekera, une mine d’uranium placée en régime de maintenance et entretien au Malawi en 2014.
Le regain d’intérêt des compagnies australiennes, mais aussi canadiennes, pour l’uranium africain s’explique par la hausse des prix de l’uranium ces derniers mois. Après la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, la demande mondiale a progressivement baissé, entrainant un effondrement des prix.
Plusieurs projets ont donc été reportés et les investisseurs se sont détournés du combustible nucléaire, avant d’y revenir désormais en raison de la transition énergétique. Plusieurs pays s’étant en effet engagés à tripler la capacité d’énergie nucléaire installée dans le monde d’ici 2050, la demande mondiale d’uranium est attendue en hausse.
Pour rappel, les deux principaux producteurs africains d’uranium sont la Namibie et le Niger, mais plusieurs pays du continent hébergent des réserves. La Mauritanie, la Tanzanie, le Botswana ou encore le Malawi sont autant de pays qui pourraient profiter des nouvelles perspectives sur le marché mondial de l’uranium.