Détenues par la même personne, un Libanais, Ahmed SALEH, Sokamousse, Coloris et Sosenap sont des entreprises sénégalaises établies à Diamniadio qui ont été confiées aux fils du propriétaire, Zyad, Sadik et Aly SALEH.
Ces derniers qui tiennent d’une main de fer l’entreprise familiale, font vivre la croix et la bannière au personnel. Des indiscrétions ont permis de savoir que tout y règne sauf la loi.
La direction générale de Sokamousse par exemple où est produite des matelas mousses fait travailler le personnel dans de terribles conditions.
Selon une source, il n’y a ni prise en charge médicale, ni respect des normes de travail. Les journaliers sont surexploités et victimes de chantage. Les camionneurs qui transportent la marchandise à l’intérieur du pays sont aussi victimes de discriminations car, indiquent-il, «si on doit livrer à Tamba, on nous donne 4 jours pour aller livrer et revenir. Passé ce délai, on aura des problèmes ». Durant ce trajet, il n’y a aucune prise en charge et les travailleurs qui font ce voyage sont obligés de respecter cette directive au risque d’avoir des pépins avec la direction.
«La charge de travail est énorme. Dans les contrats de travail, il y est indiqué que l’on travaille de 8h à 16h avec des heures forfaitaires jusqu’à 18h. Mais, on ne nous paie jamais ces heures forfaitaires. On nous force même parfois à travailler les Week-end. Ce qui se passe dans ces entreprises est inadmissible », explique-t-il.
Pire, indique la source de WalfNet, «le DRH estime que si ces heures sont payées, le personnel aura un salaire qui dépasse le sien. On travaille des heures et ils ne veulent pas nous payer. Cela pendant des années sans que l’on puisse piper mot ». Il faut noter que des démissions sont notées tous les jours à cause des conditions de travail exécrables, selon nos interlocuteurs.
En ce sens, ils ajoutent que les bulletins de salaire des travailleurs sont toujours envoyés en retard malgré qu’ils soient payés.
«Les bulletins sont souvent envoyés plus de 10 jours après paiement. Cela nous fait penser que ce qu’ils envoient à l’Inspection du travail est différent de ce qu’ils nous donnent. Le DRH et le comptable sont sûrement complices », accuse l’une de nos sources.
De grosses sommes d’argent en liquide transportées par des camionneurs
Le plus troublant dans le travail concerne les chauffeurs qui transportent de grosses sommes d’argent dans leurs camions.
«Lors d’un déplacement pour amener de la marchandise à l’intérieur du pays, c’est fréquent au retour d’être payé en liquide. L’argent ne passe jamais par la banque où l’entreprise devrait dans la norme détenir un compte pour faire les transactions. Au contraire, le chauffeur encaisse l’argent pour ensuite l’amener à la direction générale. Ceci peut faire croire que l’entreprise veut cacher son chiffre d’affaires pour ne pas payer l’impôt », déplore la source.
Un DRH de la SOSENAP lave le groupe à grande eau
Amadou DIOP, le Directeur des Ressources Humaines (DRH) de la SOSENAP qui a voulu lui aussi parler au nom du groupe a lavé à grande eau les entreprises. Pour lui, les soupçons dans le cadre des bulletins de paie sont infondés. En aucun moment, ils n’ont envoyé des informations différentes de ce qui est inscrit sur les bulletins de paie des travailleurs à l’Inspection du travail. Et ceci, ajoute-t-il, est vérifiable au niveau de l’inspection du travail.
Avec les nouvelles autorités qui veulent mettre l’accent sur la justice sur tous les segments de la société, revoir le statut des travailleurs de ces entreprises contribuerait à l’amélioration des conditions de vie, selon ces travailleurs qui assimilent ce qu’ils traversent dans ces entreprises comme de l’esclavage moderne.