Des révélations importantes ont été faites par le nouveau DG de la Société des mines du Sénégal (Somisen) Ngagne Demba Touré, hier, lors de la cérémonie de passation de service. Ces révélations ont mis en lumière des anomalies ayant gravement affecté les deniers de l’Etat. Le successeur d’Ousmane Cissé souhaite que la Somisen passe de ‘’société sous perfusion permanente de l’État à sa vache laitière qui fait entrer des centaines de milliards dans sa caisse’’, informe nos confrères de REWMI.
Nommé directeur général de la Société des mines du Sénégal (Somisen) par le nouveau président de la République, Ngagne Demba Touré a effectué sa cérémonie de passation de service avec le directeur sortant Ousmane Cissé, avant-hier. Il a fait des révélations sur les multiples difficultés auxquelles la Somisen fait face. Il a dénoncé ‘’la non-effectivité des fonctions de représentation et de gestion des participations de l’État dans les entreprises minières ; le manque de ressources financières suffisantes pour bien réaliser les ambitieux programmes de recherche, de valorisation et d’exploitation de substances minérales qu’elle s’est fixés ; l’absence de soutien politique de la part de sa tutelle technique et financière pour fonctionner conformément au rôle stratégique et aux objectifs économiques qui lui ont été assignés’’.
À cela s’ajoute une gouvernance discutable du secteur minier qui fait ressortir plusieurs anomalies, d’après Ngagne Demba Touré. Il regrette une ‘’disparité cuisante’’ entre la valeur de la production, les richesses créées par les entreprises et les revenus dont bénéficie l’État.
À titre d’exemple, il relève que pour l’année 2021, sur 1 507,7 milliards générés par la production minière, l’État et ses démembrements n’ont récolté que 203,1 milliards, soit 13 % de la richesse créée. Il dénonce également la faiblesse de la part de l’État dans les concessions minières. À ce niveau, il indique que sur 12 conventions où l’État détient des participations, il n’a que 10 % de droits sur dix d’entre elles et 15 % sur l’une d’elles.
Le nouveau directeur de la Somisen a aussi constaté le non-recouvrement d’une part importante des redevances minières dues à l’État ainsi que le défaut de transparence dans les opérations minières. Il note également le non-respect des droits humains, des règles de prévention et de protection de l’environnement ainsi que des conditions d’hygiène et de sécurité.
Face à ces nombreux défis, le Projet porté par le président de la République, qui a bénéficié de la confiance de la majorité des Sénégalais, se positionne comme une solution pour ‘’une réappropriation des ressources naturelles en vue d’un développement économique endogène et durable’, selon Ngagne Demba Touré.
Les ressources minières pour financer les actions de l’État
À ce niveau, pour lui, la Somisen doit jouer un rôle en aval en mettant le focus sur un programme ‘’ambitieux’’ de transformation des substances minérales. Par ailleurs, le Projet mise sur la mobilisation des ressources endogènes pour le financement des politiques publiques. Monsieur Touré indique que c’est dans cette optique que les ressources naturelles en général et les ressources minières en particulier doivent désormais devenir un important levier de financement de l’action étatique. Ainsi, la Somisen, en tant que compagnie nationale, doit devenir la locomotive de l’État-acteur de l’économie et partie prenante de l’exploitation de ses propres ressources, selon le nouveau DG.
Pour parvenir à ces objectifs, il compte adopter un style de management participatif qui fédère ses collaborateurs autour d’une vision commune partagée.