Selon l’IDMC, les conflits et les catastrophes naturelles demeurent les principaux moteurs des déplacements internes des populations en Afrique subsaharienne. En 2023, ces facteurs ont provoqué respectivement le déplacement de 13,5 et 6 millions de personnes dans la région.
En 2023, l’Afrique subsaharienne a enregistré un pic de déplacements internes, totalisant 19,5 millions de personnes, soit 42% du total mondial contre 16,5 millions en 2022. C’est ce qui ressort d’un rapport du Centre de suivi des déplacements internes (IDMC) paru le mardi 14 mai 2024.
Selon le rapport, les conflits armés et la violence demeurent les principaux moteurs de ces déplacements massifs, ayant provoqué à eux seuls 13,5 millions de déplacés. Le Soudan, en proie à des troubles politiques et sociaux, représente 45% de ce total soit plus de 6 millions de personnes, tandis que la République démocratique du Congo (RDC) a enregistré le deuxième chiffre le plus élevé (plus de 3,7 millions de personnes). Ces deux nations sont en effet le théâtre de conflits violents alimentés par des tensions politiques et ethniques persistantes.
Parallèlement, d’autres pays tels que la Somalie, l’Ethiopie et le Burkina Faso font également face à des déplacements massifs dus à des conflits prolongés.
Outre les conflits, les catastrophes naturelles ont également eu un impact « significatif » sur la région. Les inondations dévastatrices dans la Corne de l’Afrique, consécutives à la sécheresse persistante ont entraîné 6 millions de déplacements, alors que le cyclone Freddy a été l’une des tempêtes les plus dévastatrices à frapper la région notamment au Malawi et au Mozambique.
A fin 2023, le nombre total de déplacés internes en Afrique subsaharienne s’élève à 34,8 millions de personnes, soit 46% des 68,3 millions de déplacés internes au plan mondial. Une tendance « inquiétante » qui souligne l’urgence d’une action concertée au niveau régional et international.
En 2009, l’Union africaine avait adopté une convention sur les déplacés internes (Convention de Kampala) qui vise à renforcer la protection des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. Bien que saluée par les organisations humanitaires internationales, sa mise en application est confrontée à des défis notamment dans sa ratification par tous les Etats membres ainsi que son intégration dans le droit interne, selon la Croix Rouge internationale. « Les Etats doivent allouer davantage de ressources humaines, financières, techniques et politiques à la prévention et à la gestion des situations de déplacement interne », a souligné l’organisation.