C’est une étude que nous avions faite et largement partagé Pour une mutualisation des potentialités économiques, politiques, diplomatiques, militaires, sécuritaires…entre le Sénégal, la Gambe et la Guinée Bissau.
La coopération entre les peuples et les personnes habitants le même espace géographique et partageant la même histoire et la même culture, a toujours constitué, un impératif, dans un monde de plus en plus complexe, où se succèdent de manière exponentielle, nombre d’opportunités et de défis divers, il convient de veiller à la mutualisation cohérente et efficace les potentialités, dont disposent ces peuples pour un véritable essor économique et social.
C’est la raison pour laquelle , nous avons axé notre étude sur les peuples sénégalais , gambien et Bissau Guinéen , qui partagent la même aire géographique, la même l’histoire et la même culture, et qui pose fondamentalement, le problème de la mutualisation des compétences et des capacités réciproques, au moment où, les enjeux géopolitiques et les défis qui interpellent l’Afrique et le monde se multiplient, tels que : la crise économique qui s’accentue davantage chaque jour que Dieu fait, avec la paupérisation et la misère qui gagnent du terrain , la Covid-19 qui devient de plus en plus menaçante, entre autres , et qui pourraient mettre en péril tous nos espoirs de développement durable. Et nous nous sommes rendu compte que tout doit rapprocher ses peuples tant sur le plan économique, politique, diplomatique, militaire, que sécuritaire.
1)- Sur le plan politique et diplomatique : les analyses des Relations Internationales retiennent en général trois groupes de variables, comme éléments de puissance, que sont :
a)- Les variables physiques : La Géographie, la Démographie, les Ressources humaines et naturelles que possèdent ces trois pays (le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau), dont les territoires couvrent une immense ensemble spatial, des rivages de l’Océan Atlantique, et surplombant l’un des passages maritimes de premières importances pour la circulation maritime mondiale, ce qui est un avantage non négligeable et une valeur politico-diplomatique indéniable. Ces pays possèdent de ces faits, une position stratégique de première importance.
b)- Les variables structurelles : sociale, politique, institutionnelle, la Démocratie, les Libertés collectives et individuelles ;
c)- Les variables culturelles : le mode de vie ou l’idéologie, les attitudes, et les perceptions, ainsi que la diversité culturelle, ethnique et linguistique.
En conséquence, la mise en place de tel ensemble, pouvant être dénommé comme pacte ou alliance, sous ou mini-régional ouest africain, pourrait démontrer encore une fois , la capacité de ces trois(3) pays frères de conjuguer leurs forces et de bâtir des structures de coopération pour renforcer davantage leur capacité d’action et d’influence sur leur environnement externe, et mettre en valeur ainsi à leur éléments objectifs de puissance (la position géographique, les ressources humaines et naturelles, la dimension démographique, le degré de solidarité, le poids économique, l’importance géostratégique, … en vue d’une véritable coopération et d’assistance mutuelle, en amont comme en aval, dont les membres se consulteront en matière internationale (de politique étrangère), collaboreront en matière de défense et de sécurité , et assisteront mutuellement en cas d’agression ou de menace, créeront des dynamiques qui permettront à ses membres d’influer davantage ensemble, sur les grandes décisions qui seront prises dans le cadre des mécanismes régionaux ou sous régionaux ouest africains ou au sein des Instances internationales. Cet Organisme pourrait devenir un instrument très efficace de solidarité financier, économique, politique, diplomatique et sécuritaire qui sera doté d’une institution qui lui permettra de matérialiser ces visions et dynamiser ainsi une coopération solide et durable.
2)- Sur le plan économique, social et commercial : Avec la tendance générale en Afrique de l’ouest africain où la détérioration certaine de la situation économique et sociale notée, nécessite la mutualisation des moyens humains, logistiques et opérationnels pour mieux faire face à la crise alimentaire, sanitaire et sécuritaire, ces trois(3) pays , à savoir ; le Sénégal, la Gambie, et la Guinée Bissau doivent être réunis par un mécanisme de coopération et de collaboration étroite qui déboucheront sur un élargissement et un renforcement des relations économiques, sur le marché intérieur, le financement des secteur primaire, secondaire et tertiaire, le développement durable, la sécurité, la justice, l’infrastructure, l’éducation, l’hydraulique villageoise, l’électrification rurale. Et d’autres projets d’appui à l’intégration qui seront réalisés, des mesures prises, dans le domaine du transport terrestre, ferroviaire, maritime, naval, ou aérien, pour faciliter à temps réel le déplacement des personnes et des biens pour une bonne intégration des populations, et se doter d’un Fonds de garantie d’emprunts qui permettrait de soutenir les membres les plus défavorisés, et sera doté également d’un Fonds de solidarité et d’entraide pour promouvoir la prospérité et le bien être de ces populations de ces trois(3) pays frères unis, par la Géographie et l’Histoire.
3)- Sur le plan militaire et sécuritaire: Les défis sécuritaires dans l’espace ouest africain notamment de la Sénégambie et de la Guinée Bissau sont nombreux, dont notamment au niveau des frontières des trois pays. Ce qui nécessite une harmonisation des potentialités pour la prévention des conflits, du Terrorisme, de l’extrémisme violent pouvant conduire au terrorisme, à la criminalité transnationale organisée, les pratiques frauduleuses basées sur le commerce, la corruption, le trafic de stupéfiants, de trafic de marchandises ou de devises, du trafic illicites d’armes, le trafic illicite de migrants, de trafic de personne, le rapt, le financement ou le lever des Fonds et leur transfert illégal , le blanchissement d’argent, la Migration clandestine…, la mutualisation des forces et des potentialités de ces trois(3) pays, sont nécessaires.
4)-Sur le plan structurel et organisationnel : Et pour se faire, l’Organisme, doit être doté d’un Secrétariat Exécutif permanant, dont le Sénégal pourrait abriter le siège, et le poste de Secrétariat permanent pourrait revenir. Ce Secrétariat serait un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération et se chargera du renforcement et de la consolidation des convergences et de travailler davantage à amoindrir ou à dissiper les malentendus et divergences politiques pouvant surgir, d’optimiser la collaboration et une interaction entre les trois(3) pays. Cette Institution sera dotée d’une convention et sera reconnue dans l’environnement institutionnel des Organismes de coopération et qui l’accompagnerait dans le cadre de la promotion de la paix, de la sécurité, du dialogue, et de la solidarité entre les Etats membres dans leurs efforts d’intégration et de développement au profit des populations , formant ainsi un bloc compact autour d’un idéal et un instrument de la solidarité africaine.
Cet Organisme mini ou sous régional intergouvernemental de coopération pourrait aller jusqu’à constituer une source d’inspiration pour la CEDEAO et pourquoi pas pour UA ?.
Cheikh Chérif MBALLO,
Chercheur
Directeur du Centre Islamique de Recherche et de Documentation
(CIRED).