Le seul maire issu du parti Pastef aux élections locales passées dans la région de Kolda n’a pas pu attirer des investissements de l’Etat dans sa commune, celle de Diaobé-Kabendou. Bambo Guirassy fait face à une insécurité grandissante suite à la destruction par le feu de la Brigade de gendarmerie de la localité au cours des émeutes de mars 2021 ; émeutes relatives à l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr. Le maire de la cité-marché du département de Vélingara liste les besoins en investissements de sa commune.
Depuis 3 ans, la commune de Diaobé-Kabendou enregistre par semaine, et régulièrement, 3 à 4 crimes. La révélation est faite par le maire de cette commune du département de Vélingara, dans la région de Kolda. Bambo Guirassy, seul maire issu du parti Pastef de la région, dit tenir ces chiffres du Tribunal régional de grande instance de Kolda. C’est peu dire que les habitants et commerçants qui fréquentent ce haut-lieu du commerce sous-régional ne dorment pas du sommeil du juste la nuit tombée. Trouvant une explication, le professeur Bambo Guirassy a noté : «Au cours des émeutes de mars 2021, la gendarmerie de Diaobé a été incendiée, totalement réduite en cendres. Les gendarmes ont été déplacés dans le village de Kounkané, à 3 km de là. L’absence d’une brigade de proximité a ragaillardi les voleurs et autres bandits qui peuvent sévir en toute impunité. C’est l’insécurité totale depuis 3 ans.» Cette brigade, se trouvant sur la Rn6, irrite les passants par la laideur des lieux : les murs gardent toujours les stigmates de cette folie humaine d’un jour de mars 2021, avec des murs lézardés et noircis par la fumée, et qui ont perdu, depuis lors, leurs portes, fenêtres et grilles, volées par des larcins du dimanche. Rien n’est fait pour honorer ces lieux et le corps des hommes en bleu. E ce n’est pas faute d’avoir essayé, du côté du maire Guirassy. Il informe : «Nous avons écrit des lettres au Chef d’Etat-major général des armées de l’époque ainsi qu’au chef de l‘Etat qui ont tous fait des promesses, sans suite au finish.» Est-ce parce que la commune est dirigée par un militant du parti de Ousmane Sonko, le mal-aimé du défunt régime ?
Le défaut de gendarmerie n’est pas la seule source d’insécurité de la cité-marché. Selon le maire, «la faiblesse de l’éclairage public et celle des maisons sont aussi des facteurs d’insécurité. Les bandits profitent de l’obscurité pour commettre leurs crimes qui vont du vol à main armée au braquage, en passant par des meurtres». Aussi garde-t-il l’espoir que les nouvelles autorités de la République vont rectifier et réhabiliter la Brigade de gendarmerie, «pour que Diaobé continue à attirer ces milliers de commerçants qui viennent de toutes les régions du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée Conakry. Ce sont 200 à 300 millions de F Cfa en marchandises qui sont échangés par semaine dans ce marché».
Haro sur l’enclavement interne et externe
Le transport des marchandises vers Diaobé empêche de dormir plus d’un client assidu de son marché hebdomadaire qui a lieu tous les mercredis. Surtout en saison des pluies. Le maire Bambo Guirassy explique : «Les pistes qui relient Diaobé aux villages environnants sont impraticables en saison des pluies. Des secteurs entiers sont complètement coupés du marché. C’est le cas de Diaobé- Sinthiang Thierno, Saré Balling et Anambé. Il faut construire une dizaine de ponts pour réellement résoudre le problème de l’enclavement interne.» «Et puis les axes routiers qui vont en Guinée-Bissau en passant par Wassadou-Nianao puis Pirada (Guinée-Bissau) sont impraticables, en toute saison. De même que ceux qui mènent vers la Guinée Conakry en passant par Maréwé jusqu’à Sambaïlo (Guinée Conakry). Le mauvais état des routes alourdit le prix de revient des marchandises qui est supporté par le consommateur, malheureusement.»
Il faut rappeler que la Guinée-Bissau se trouve à 50 km de Diaobé, 80 km pour la Guinée Conakry et la Gambie est à 30 km de là.