Le président Diomaye a été à Touba hier pour rencontrer le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Mbacké. Il en sera certainement de même pour les autres foyers religieux du pays ainsi que de l’Eglise. Des visites nécessaires. Parce que cela entre dans le cadre d’une forme de diplomatie que l’on peut prosaïquement qualifier de religieuse. Car, les guides religieux dans un pays comme le Sénégal, sont de vrais détenteurs de pouvoirs. Ils sont par ailleurs des régulateurs sociaux par excellence.
A vrai dire, ils sont les socles sur lesquels repose la société. Ils sont garants de l’équilibre social et de la bonne entente entre communautés et entre celles-ci et les pouvoirs publics. Ainsi, ils assument un rôle de premier plan dans le fonctionnement du Sénégal en tant qu’Etat mais surtout en tant que nation. A ce titre, les pouvoirs publics ne sauraient ignorer ce rôle. De Senghor le père de la Nation à Macky Sall, les relations entre pouvoirs publics et religieux ont été empreintes de courtoisie au service des communautés.
D’où la nécessité de prendre ces relations très au sérieux en mettant en avant la courtoisie et la concertation. D’ailleurs certains pensent même que l’implication des chefs religieux doit être davantage repensée ce qui reviendrait à réfléchir à la laïcité, version sénégalaise.
Avec toute la prudence que cela requiert, nous estimons que certains paradigmes d’intervention doivent être revus notamment ceux liés aux modes de développement des cités religieuses. Il faudra, dans ce cadre, penser à asseoir un véritable tourisme religieux en développant par exemple les infrastructures de ces cités pour améliorer le côté accueil et hébergement, par exemple.
En tout état de cause, les relations entre ces pouvoirs fonctionnent parfaitement bien dans une articulation plus ou moins réussie qui gagnerait à être améliorée. Car, la réussite des politiques publiques dépend en partie de l’implication des pouvoirs religieux, à tous les niveaux. Aucune rupture ne saurait vraiment prospérer sans leur appui.