Interpellé sur la sortie hier des candidats qui sont symboliquement allés voter à leurs lieux de vote, pour marquer la date de l’élection annulée, le ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement, a chanté les louanges de la démocratie sénégalaise, tout en indiquant qu’à son avis, le dialogue appelé par le chef de l’Etat Macky Sall est la meilleure manière de renforcer ladite démocratie.
Propos recueillis à Abu Dhabi – «On note que le Sénégal est une grande démocratie. Ce qui le prouve, c’est que depuis le discours du Président le 3 février, on a eu beaucoup de débats sur une crise ou une supposée crise. On a vu dans un processus que l’Assemblée a pris une résolution et le président de la République a pris ses responsabilités pour bloquer un processus qui risquait d’envoyer des candidats à la Présidentielle en campagne et les faire revenir parce qu’il y a eu une proposition de loi à l’Assemblée. On a vu le Conseil constitutionnel donner un avis sur une décision de Justice sur le processus électoral. Cela montre qu’il n’y a aucune restriction sur une institution. Chacun joue pleinement son rôle dans le cadre des compétences qui lui sont dévolues dans le cadre des lois du Sénégal. Qu’il y ait donc des candidats qui aient décidé de manifester aujourd’hui (Ndlr, hier), c’est leur liberté.
Le plus important est que dans le processus dans lequel nous sommes, l’on puisse s’entendre sur les modalités. Car, dans le message du Président dans son interview avec certains médias à la télévision, il disait : «Nous voulons tous que le processus continue. Moi, ma mission s’arrête le 2 avril et je suis prêt à rendre le tablier et vous remercier. Cependant, il y a une mésentente entre les acteurs politiques. Je vous demande de venir et de trouver un consensus sur une date et sur les modalités de l’après 2 avril, et les modalités d’une participation inclusive. C’est un débat. Le plus important est que les Sénégalais se parlent. On a une tradition démocratique avec un mécanisme de régulation. Ce mécanisme de régulation doit avoir lieu.»
Tous doivent y aller. La manière la plus intelligente à mon sens, c’est d’y aller au lieu de faire la politique de la chaise vide. Nous cherchons tous une position, chacun a ses positions. Le président de la République a les compétences pour décider et imposer une date à tout le monde. La Constitution la lui donne, mais il a préféré demander à tout le monde de venir discuter, de proposer, d’échanger malgré nos contradictions, et de soumettre au Conseil constitutionnel. Je pense que c’est la manière la plus sage qui nous permette de sortir de ces évènements malheureux. Mais, qui fortifie notre démocratie, parce qu’il n’y a pas d’institution dont les compétences ont été restreintes, car chacune a pu exprimer ce que la loi lui donne comme compétence.»