» La politique touche à tout et tout touche à la politique . Dire que l’on ne fait pas de politique , c’est avouer que l’on n’a pas le désir de vivre » . Loin d’être une simple mise en garde contre les dangers de » l’apolitisme » . Cette assertion de l’indépendantiste camerounais , Ruben Um Nyobé , trouve aussi son véritable sens dans ce contexte de remise en question des Structures et Mouvements d’enseignants affiliés à des partis politiques ainsi que la pertinence des missions qui leur sont assignées , à chaque fois que le sujet de la » dépolitisation » de l’espace scolaire est agité .
Aux acteurs du secteur de l’éducation nationale qui ne demandent qu’à être convaincus , le cas échéant , nous voudrions avant d’épiloguer sur la question adresser ces quelques remarques .
Étant donné que l’urgence , aujourd’hui c’est de travailler à » sauver l’école » en l’affranchissant de ces perturbations dont l’origine est strictement politique . Il serait plus utile au yeux de l’opinion de rappeler la véritable mission des plénipotentiaires , porteurs de cette lutte ; les syndicats d’enseignants .
Le syndicat a pour mission de défendre les intérêts matériels et moraux des travailleurs du secteur .
À la question est-ce que les syndicats des enseignants sont à cheval sur leur mission . La réponse est unanime : Non !
Les syndicats d’enseignants ont trouvé le moyen de faire porter d’autres causes aux organisations notamment des combats politiques , en convoquant la citoyenneté de ses membres comme justificatif pour franchir le rubicon .
Cette thèse est très discutable si l’on part de ce principe : les luttes politiques, aux acteurs politiques .
Cette précision faite , nous pouvons aborder le chapitre sur la pertinence des structures et mouvements d’enseignants dans les partis politiques en commençant par rappeler la mission de cet organisme qui regroupe les Enseignants de l’APR : le Réseau National des Enseignants Républicains .
Il a pour mission d’animer le Parti et de prendre en charge les préoccupations de cette catégorie socio-professionnelle en portant ainsi qu’en partageant efficacement la politique éducative déclinée par le Président de la République et son gouvernement .
- L’ audace d’espérer et le courage d’oser inventer un avenir différent en bandoulière ; les enseignants de la sphère politique tout en assumant leur engagement , intègrent librement les syndicats pour participer aux luttes qui intéressent leur corporation .
Et c’est justement parce qu’ils refusent toute résignation et qu’ils ont le sens de l’engagement ainsi que le souci de la cohérence . - Le sens de l’organisation , l’esprit de rassemblement , d’unité et de fraternité , le travail de terrain aux côtés et au sein des masses , l’intégrité et le sens du sacrifice et enfin le sens de la véritable citoyenneté telle est la posture des enseignants qui animent ces structures et mouvements affiliés aux partis politiques .
C’est fort de tout ce qui précède que nous pouvons et sans risque de nous tromper affirmer que la création de ces organes chargés d’accompagner les partis dans ce secteur d’activité , est d’une pertinence et d’une cohérence sans commune mesure .
Pour finir , nous appelons les syndicats à s’inspirer de la démarche des structures politiques d’enseignants qui dans l’accomplissement de leur mission ont tenu à ériger une ligne de démarcation entre leurs activités et l’espace scolaire . S’il est évident qu’ils ont épargné l’école de toute forme de propagande à caractère politique , les syndicats ont quant à eux repoussé ces limites , en invitant , les luttes politiques dans l’ école .
Serigne Moustapha Mbacké Diouf : Coordonnateur Départemental du Réseau des Enseignants de l’APR de Fatick et membre du RNER .