Nous avons lu avec beaucoup d’attention la contribution des 5 professeurs d’université à savoir les Pr Serigne Diop, Pr Abdel El Kader Boye, Pr Babacar Guèye, Pr Alioune Badara Fall et Pr Alioune Sall, s’adressant aux 7 sages du Conseil constitutionnel.
Chers Professeurs nous avons toujours loué la contradiction. S’il n’y pas de contradiction, s’il n’y a pas de confrontation du point de vue scientifique, il n’y a plus de science ! Mais vous dites pas le droit. Mieux encore, vous attendez l’adoption d’une résolution de l’Assemblée nationale pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et le vote d’une loi reportant l’élection présidentielle à la date du 15 décembre 2024 pour donner votre opinion. Pourtant y’avait de la manière à écrire après la publication des 2 dernières décisions rendues par le Conseil constitutionnel mais malheureusement vous avez opté pour un silence radio. Très inquiétant pour des universitaires très «critiques».
Juste pour rappel, la réclamation du candidat Amadou Ba sur Bassirou Diomaye Faye relative à la production de fausses pièces par ce dernier, a été sautée dans ses considérants par le Conseil constitutionnel. Une violation manifeste du décret portant sur l’exécution des peines et l’aménagement de l’administration pénitentiaire.
Pour le cas du dossier Ousmane Sonko, le Conseil constitutionnel avait écarté sa candidature pour dossier ’incomplet.
A mon avis, les 7 sages ne devaient pas revenir sur une candidature rejetée pour dossier incomplet et après statuer dans le fond.
Pour les mêmes cas (Amsatou Sow Sidibé et Me Moussa Diop pour dossiers incomplets sur la base de l’article L121 al 2 du Code électoral), le Conseil constitutionnel n’est pas revenu pour statuer dans le fond. Pourquoi le faire pour le candidat Ousmane Sonko ?
Un dossier qui n’est pas en état, le juge ne doit pas statuer dans le fond !
D’abord le Conseil constitutionnel nous dit que le dossier de Sonko est incomplet et après réclamation de ce dernier, il statue dans le fond alors qu’il ne l’a pas fait pour Me Moussa Diop et Amsatou Sow Sidibé !
Je me demande à quel Conseil constitutionnel se fier ?
Certainement les 5 vieillards de droit dans le vent au moment de la publication de la décision du 20 janvier 2024, ils étaient partis pour un voyage interplanétaire au point de n’avoir pas pu relever cela !
Mieux encore, dans la Constitution, il y’a une partie dédiée aux Cours et tribunaux, seul le Conseil constitutionnel est mis en exergue !
Donc, il dispose de tous les moyens nécessaires pour vérifier de la certification juridique de toutes les nationalités des candidats retenus !
Pourquoi la bande au Professseur Serigne Diop n’a pas relevé cette légèreté ?
Ne refusez pas d’admettre la part de responsabilité du Conseil constitutionnel car c’est lui qui détient le monopole de la sincérité du scrutin.
Chers Professeurs, il y’a beaucoup de choses à dire dans la décision du Conseil constitutionnel mais vous avez opté pour le silence !
De grâce arrêtez votre coquetterie juridique !
En 2000, le Président Abdoulaye WADE avait mis en place une petite commission de réflexion pour la rédaction d’une nouvelle constitution. Y’avait parmi cette commission les Professeurs Serigne Diop et Babacar Gueye. Ils faisaient parti des personnalités qui avaient mal rédigé l’article 26 de la Constitution du 22 janvier 2001, qui disposait :«Le Président de la république est élu au suffrage universel et au scrutin majoritaire à deux (2) tours»
C’est pas vrai !
Pourquoi ?
Parce que nous avons eu le deuxième tour dans notre histoire politique que deux fois : 2000 et 2012. Partant de ce postulat, les rédacteurs de la Constitution de 2001 ont rendu obligatoires le second tour.
C’est la raison pour laquelle au référendum de 2016, on l’a modifié :«Le Président de la république est élu au suffrage universel direct et à la majorité absolue des suffrages exprimés.»
Le Professeur Serigne DIOP n’a jamais pu accepter la reproche intellectuelle qui lui avait été faite par le Professeur Ismaïla Madior Fall en 2016 sur le fameux «AVIS» ou «DÉCISION». Il porte toujours les stigmates de cette souffrance !
Vous êtes contre l’éminent Professeur Ismaïla Madior Fall.
Ize comme l’appelle affectueusement son jeune frère mon collègue, ne va jamais descendre aussi bas ! Il a toujours admis que la raison juridique est une raison dialectique.
Ismaïla Madior Fall est toujours respectueux de ses collèges, c’est un Professeur de chair, qui a plafonné à l’université avec de nombreuses publications. Contrairement à beaucoup de ses pairs qui s’amusent à ternir son image.
Le Professeur Ismaïla Madior Fall est resté la même personne. Il n’a pas changé. Pendant longtemps il fut un universitaire critique en dehors du pouvoir !
Maintenant il est un intellectuel organique c’est-à-dire à côté du pouvoir et est légitimement suspecté. Certains ont l’impression qu’il n’est plus critique mais plutôt complaisant avec le pouvoir !
Quand vous êtes au pouvoir, vous perdez la liberté totale d’expression. C’est la raison pour laquelle le Professeur Ismaïla Madior Fall ne peut plus dire certaines choses en public parce qu’il y’a une obligation de réserve qui pèse sur lui.
Le Président de la république qui a jugé utile de faire appel à un universitaire critique c’est pour que celui-ci puisse contribuer à critiquer, à éclairer ses décisions.
Je peux vous confirmer que le Professeur Ismaïla Madior Fall a une liberté totale d’expression à l’interne.
En droit constitutionnel, le Professeur Ismaïla Madior Fall est un comparatiste contrairement à ces 5 vieillards de droit dans le vent !
La jalousie ne pourra jamais détruire ni détourner un plan établi par Dieu. Quand Dieu éclaire ta vie nul ne pourra l’éteindre !
Matar GUEYE, militant de l’Alliance Pour la République Yaakaar, Dakar – Patte d’Oie – Cité Soprim