Airtel Africa a connu une croissance en Afrique francophone avec 203 millions $ de marge d’exploitation sur les 9 premiers mois de l’exercice 2023-2024. Cette performance relative surpasse celle d’Afrique de l’Est et du Nigeria qui connaissent des défis monétaires.
Les marchés francophones d’Afrique constituent un vecteur de croissance significatif pour Airtel Africa, entreprise cotée à la Bourse de Londres et de Lagos. Sur la période de neuf mois se terminant en décembre 2023, le Tchad, la République démocratique du Congo, le Gabon, Madagascar, le Niger, le Congo et les Seychelles ont généré une marge d’exploitation de 203 millions $, marquant une hausse de 8,5% par rapport à l’année précédente.
Cette performance surpasse celle des marchés d’Afrique de l’Est, qui enregistrent une croissance de 1,2%, et celle du Nigeria qui voit ses marges chuter de 22,8%. Airtel Africa attribue la diminution des revenus au Nigeria à une dévaluation moyenne de 64,7% du naira. En Afrique de l’Est, il y a eu une augmentation nominale des revenus de 8,5%.
Mais la croissance réelle ajustée au taux de change aurait atteint 21,2%, affectée par la dévaluation des monnaies locales telles que le kwacha zambien et le shilling kényan. En dépit de ces défis monétaires, le Nigeria et l’Afrique de l’Est demeurent des piliers d’activités pour Airtel Africa qui a réussi à augmenter son portefeuille client à 151 millions d’utilisateurs, y compris 62,7 millions pour l’Internet et 37,5 millions pour les services de monnaie électronique.
Cependant, l’entreprise a connu un écart significatif de 50 millions $ entre les prévisions de revenus des analystes et les résultats annoncés, soulignant des performances moins robustes que prévu. Ce facteur combiné à un volume limité d’actions disponibles – avec Airtel contrôlant directement et indirectement 71,5% des participations – peut rendre Airtel Africa moins attrayant pour les investisseurs de marchés frontières.
Les principaux actionnaires tels que Warburg Pincus, Qatar Holdings, et Singapore Telecommunications restent des investisseurs à long et moyen terme. Malgré une valorisation boursière de 5,04 milliards $ qui suggère une sous-évaluation, selon certains analystes, Airtel Africa prévoit un programme de rachat d’actions de 100 millions de dollars en mars 2024. Ce qui représente 2% de sa valeur boursière. Cette opération bénéficiera principalement aux investisseurs institutionnels, vu le faible nombre d’investisseurs de détail.
L’analyse financière d’Airtel Africa révèle une entreprise naviguant à travers les défis économiques avec une stratégie axée sur l’expansion de sa base d’utilisateurs et la valorisation pour ses actionnaires. Néanmoins, pour une évaluation complète, il est crucial de considérer les impacts économiques plus larges, les tendances du secteur des télécommunications et la position concurrentielle d’Airtel Africa.