De parti unique du Sénégal et principale formation politique, le Parti Socialiste (PS) joue aujourd’hui les seconds rôles dans l’échiquier politique. Une situation « inacceptable » qui irrite le responsable de la cinquième coordination de Grand-Dakar, Jean-Baptiste Diouf, par ailleurs candidat déclaré à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Invité de l’émission Objection de ce dimanche sur Sud FM, le maire de Grand-Dakar a tiré à boulets rouges sur la direction du parti qui a décidé de se ranger derrière Amadou Ba au lieu de porter la candidature des socialistes.
«Je pense que le parti aurait dû trouver une meilleure formule parce que le Parti socialiste est un grand parti. Rester deux élections présidentielles sans y participer, c’est une situation inadmissible», lâche-t-il sans ambages.
Selon lui, les militants n’ont pas été associés à cette décision. La direction du parti l’aurait prise seule, en faisant fi des aspirations de la base.
« Ce n’est pas un congrès d’investiture (le PS a investi Amadou Ba) qui prouve l’adhésion de la base. La direction du parti aurait dû saisir l’ensemble des 138 coordinations et faire des assemblées générales pour que les uns et les autres donnent leurs avis. Ces avis remontés au niveau du bureau politique seront examinés et le secrétariat exécutif prendra une décision en respectant les aspirations de la base. Mais on a enlevé aux militants leur droit. Ce n’est pas raisonnable. C’est ça qui a amené toute cette situation», dénonce ce membre des hautes instances du parti (le bureau politique, le secrétariat exécutif et le comité central).
«Ils n’ont qu’à m’exclure du parti. Je dirais Alléluia!»
Revenant sur les raisons qui l’ont poussé à prendre place sur les starting-blocks de la prochaine présidentielle, le candidat de JBD 2024 estime que le Parti socialiste «s’est détourné de son objectif» qui est de conquérir et de conserver le pouvoir comme toute formation politique. «Ma candidature qui a été déclarée bien avant celle de Amadou Ba, est l’aboutissement d’un cheminement cohérent. J’ai toujours défendu, lors des réunions du secrétariat exécutif et du séminaire que le parti a organisé au mois de février, l’idée selon laquelle il faut que le parti se présente à la présidentielle avec un candidat du PS», confie-t-il.
À l’en croire, des démarches ont été entreprises pour que le PS porte cette candidature et celle des autres socialistes qui ont quitté le navire, une sorte de retrouvailles de la famille des verts de Colobane. «Quand j’ai été investi par la coordination de Grand-Dakar, moi-même et le secrétaire à la vie politique de notre coordination, nous avons écrit à la direction du PS pour demander la mise en place d’une commission de réception et de ma candidature et d’éventuelles candidatures socialistes. Malheureusement, je n’ai jamais eu de réponse», regrette-t-il.
D’après Jean-Baptiste Diouf, une implosion guette le parti, si ce n’est déjà le cas. «La direction du parti socialiste n’a pas suivi le processus normal. Ce sont eux qui sont en faute, pas moi. Il n’ont qu’à m’exclure. Je dirais Alléluia! Beaucoup de camarades responsables de coordination et d’autres militants de base de toutes les régions, soutiennent ma candidature», lance le neveu et «héritier» du président de Léopold Sédar Senghor.