« Auteur Babacar TOURÉ »
La société sénégalaise de prise en charge de l’infertilité du couple ( FIVE/ Sénégal) était en caravane à Kaolack ce week-end. Spécialistes de la santé de la reproduction assistée et ministère de tutelle ont exposé les contours de ce drame social avant de conjuguer leurs efforts pour le combattre.
L’infertilité concerne 15 à 25 % des consultations médicales au Sénégal, parent pauvre de la prise en charge malgré l’appui de la Direction de la santé de la mère et de l’enfant du ministère de la Santé, elle est considérée comme un sujet tabou dans beaucoup de familles.
Dr Moustapha Thiam, président de l’association FIVE Sénégal est revenu sur les raisons de la caravane. » Nous voulons implanter des unités d’assistance médicale niveau 1 notamment à Kaolack pour avoir une équité territoriale dans la prise en charge de l’infertilité » informe-t-il.
» L’infertilité est un problème de santé publique, un drame social. Ainsi, a Kaolack nous avons un gynécologue obstétricienne, spécialisée en la matière, capable d’assurer la prise en charge au niveau local, et ainsi épargner Dakar pour les cas dinfertilité primaire » a ajouté le Dr Thiam.
A Kaolack, la prise en charge de l’infertilité au niveau du centre hospitalier régional El Hadj Ibrahima Niass concerne une cohorte de plus de 1400 couples. Nous envisageons de redynamiser la prise en charge en faisant l’insémination intra-utérine, explique Dr Ndèye Khady Séne.
» Le taux de grossesse avoisine les 11% à Kaolack avec 49% de naissance vivante malgré la forte taux de prévalence qui est de 8% des couples mariées qui viennent en consultation pour des problèmes dinfertilité » a détaillé Dr Séne, gynécologue obstétricienne au centre hospitalier régional El Hadj Ibrahima Niass.
Pour elle, le seul hic est le coût de la prise en charge de l’infertilité qui est excessivement chère. » Elle varie entre 100 mille francs Cfa à 2 millions 300 mille francs Cfa pour ceux qui doivent faire la fécondation in-vitro c’est pour celà que nous appelons le ministère à nous accompagner. »
Dr Ndeye Awa Diagne, représentante de la Direction de la santé de la mère et de l’enfant du ministère de la Santé et de l’Action sociale a dit toute la disponibilité de la tutelle à accompagner FIVE Sénégal dans sa dynamique.
» La caravane est appréciée, et elle est venue à son heure car l’infertilité prend une ampleur extraordinaire. Les couples qui ont ce problème sont parfois instables et vivent un drame social c’est pourquoi la tutelle va accompagner FIVE Sénégal » a-t-elle promis.
» Nous ferons dans la sensibilisation sur la disponibilité des méthodes de procréation médicalement assistée avec l’implication des » Bajanu Gox » qui vont aller vers les populations pour des communications. Nous réfléchissons aussi sur des programmes qui vont faciliter la prise en charge avec notamment la mise à disposition des médicaments » a conclu Dr Diagne.