« Entretien réalisé par Ibrahima NGOM/Damel »
M. Djibril Diop est le Président du parti Front Pour la République du Sénégal (FPRS/And Liguèy). Ex-membre fondateur de la Coalition Yewwi Askan-Wi, il évoque avec nous sa nouvelle trouvaille née sous les flancs de YAW,YES (Coalition Yewwi Sénégal). Ainsi, il dégage le profil du prochain Président de la République et, non sans, annoncer des possibilités d’alliance pour aller à ces échéances cruciales pour l’avenir de notre pays.
Pouvez-vous revenir sur votre dissidence au sein de Yewwi Askan-Wi.
La Coalition Yewwi Sénégal (YES) est porté sur les fonts baptismaux à la suite de nombreux manquements notés au sein de Yewwi Askan-Wi ( YAW) où j’étais membre fondateur. Il y avait en guise d’illustration, la gestion bancale de Khalifa Sall et d’Ousmane Sonko. Tout tournait autour de ces deux personnes. On a dit alors basta ! Aujourd’hui, l ‘histoire nous a donné raison. YAW n’est que l’ombre d’elle-même. On a toujours soutenu que Khalifa Sall était de mèche avec le pouvoir et les couacs constatés dans la liste titulaire de cette Coalition aux élections législatives nous donnent raison. Il a été le coeur de cette machination, de ce sabotage historique. A cause de ce manque de démocratie interne et le non respect de la charte qui régit l’organisation, on a tourné le dos et mettre en place YES.
Et la Coalition YES, comment elle se porte?
Elle vit toujours. Elle a été crée par des leaders politiques pour combattre une injustice. Néanmoins, il ya des difficultés. Récemment, Abdou Karim Fall, un des chefs d’orchestre a fait bande à part et est allé se ranger derrière le candidat Idrissa Seck. Mais, nous sommes là. Moi, personnellement, des candidats sont venus nous voir. Comme nous sommes dans les parrainages et le dépôts des listes de candidatures, nous essayons de nous concerter avec le comité exécutif de notre parti pour des possibles d’alliance. Nous essayons le bon profil pour aller à cette Présidentielle.
Vous vous réclamez toujours de l’opposition ?
Si. Nous réaffirmons notre ancrage dans l’opposition. Cependant, on fait des propositions. Par exemple, après le renoncement de la candidature du Président Macky pour 2024, on a dit que la plate-forme F24 ne doit plus rester un front de lutte mais de réflexion sur le processus électoral
( union de l’opposition,surveillance au niveau des départements et communes, déploiement de nos mandataires,etc.). A l’époque, nous avions demandé la démission de ceux qui étaient à la tête du F24 pour mieux ajuster le travail.
Et le cas Sonko?
Ousmane Sonko, je ne souhaite pas la prison. On prie pour qu’il sorte de cette siutation. Aujourd’hui, il urge de faire le plaidoyer pour une modernisation plus accrue de notre justice, le dépoussiérage de nos textes. Avec le contumax au sujet de l’affaire Sonko,l’alinéa 307 du code, il y a des vices de forme. Et Sabassy Faye à Ziguinchor et le tribunal de Dakar, ont demandé la réintégration de Ousmane Sonko dans les listes. Si on doit appliquer l’article 47, il doit être réintegré par la Direction de l’Autonomisation du Fichier (DAF). La participation ou non de Sonko, c’est du ressort du Conseil Constitutionnel.
Et le Sénégal, il est à la croisée des chemins avec ces joutes tant attendues.
La réalité est que le Sénégal chemine vers un pas décisif vers son avenir. Son économie est extravertie. On importe presque tout. A mon sens, il faut mettre l’accent sur l’industrialisation, revoir le code des marchés. Il faut également travailler pour aboutir à l’auto-suffisance alimentaire. Les jeunes, il faut les tendre la perche. Pour aller vers un Sénégal nouveau, on doit bannir l’esprit partisan. On ne doit pas toujours essayer d’accuser la conjoncture internationale.
Qu’attendez-vous du prochain Président de la République ?
Comme je l’ai souligné, 2024 sera un tournant décisif. On doit élire un dirigeant de valeur, expérimenté, travailleur, réconciliateur, rassembleur et qui inspire confiance. Les sénégalais doivent être unis autour de l’essentiel. Cependant, il nous faut aussi des réformes hardies , surtout, pour ce qui concerne notre charte fondamentale qu’est la constitution. On doit la moderniser. Des politiques doivent être également menées pour fixer nos jeunes afin de freiner l’émigration clandestine. L’éducation et la formation des jeunes ne sont pas à négliger. Les richesses du pays doivent revenir au peuple avec une prise en compte des générations futures.
Ibrahima NGOM