Le rapport révèle que les policiers arrivent en tête des agents publics les plus impliqués dans des actes de corruption, devant les agents des impôts, les fonctionnaires, les officiels de la Présidence et les parlementaires.
Deux Africains sur trois (67%) pensent que leur gouvernement ne parvient pas à lutter efficacement contre la corruption qui continue à gagner du terrain sur le continent, selon un rapport publié le 6 décembre par le réseau panafricain de recherche Afrobarometer.
Intitulé « Face à une corruption croissante, les Africains affirment risquer des représailles s’ils en parlent », le rapport se base sur des enquêtes réalisées dans 39 pays africains auprès d’échantillons représentatifs au niveau national de 1200 à 2400 adultes. Pour les moyennes multi-pays, tous les pays sont pondérés à égalité plutôt que proportionnellement à la taille de la population.
Au total, six pays africains seulement parmi ceux couverts par les enquêtes enregistrent un niveau élevé de satisfaction des performances gouvernementales en matière de lutte contre la corruption, en tête desquels on trouve le Bénin (77%), la Tanzanie (65%) et la Zambie (61%).
En revanche, à peine un citoyen sur dix estime que son gouvernement a fait ses preuves dans ce domaine en Afrique du Sud, au Swaziland, au Gabon, au Congo-Brazzaville et au Soudan.
Alors que la protection des dénonciateurs des actes répréhensibles constitue une composante essentielle d’une stratégie efficace de lutte contre la corruption, la grande majorité (71%) des sondés pensent que les gens risquent des représailles ou d’autres conséquences négatives en dévoilant des affaires de corruption. 26% seulement d’entre eux affirment que la corruption peut être dénoncée sans crainte.
La Mauritanie est le seul pays où la majorité (61%) des répondants affirment que les gens peuvent se sentir protégés en dénonçant la corruption. Seul un Nigérian sur dix est cependant de cet avis.
L’inquiétude quant à d’éventuelles représailles est particulièrement élevée chez les citoyens ayant un niveau d’instruction secondaire ou supérieur, qui pourraient être les plus informés des cas de représailles ayant déjà eu lieu contre des dénonciateurs, et relativement faible chez les citoyens nantis, lesquels pourraient être plus susceptibles de s’estimer à l’abri de conséquences négatives.