Le rapport souligne que le service de la dette, qui a représenté 16% des exportations de la région en 2022, détourne une importante part des ressources disponibles au détriment de secteurs critiques qui en ont besoin tels que la santé, l’éducation et l’environnement.
Les créanciers privés détenaient à fin 2022 près de quatre fois plus de stocks de la dette publique extérieure des pays d’Afrique subsaharienne que la Chine qui reste tout de même le premier créancier bilatéral de la région, selon un rapport publié le mercredi 13 décembre 2023, par la Banque mondiale.
Intitulé « International Debt Report 2023 », ce rapport précise que 11 % des stocks de dette extérieure publique ou garantie par l’Etat des pays de la région sont dus à la Chine contre 42 % dus à des créanciers privés (détenteurs d’obligations, prêteurs commerciaux, négociants de matières premières etc.), 38% à des institutions multilatérales (Banque mondiale, FMI, BAD etc.) et 9% à d’autres créanciers bilatéraux, dont la France et l’Inde.
A la fin de l’année écoulée, les stocks globaux de dette extérieure des pays d’Afrique subsaharienne s’élevaient à 833 milliards de dollars. Ce qui représente 157% de la valeur des exportations et 43% du revenu national brut (RNB) de la région.
Le rapport révèle par ailleurs que les paiements assurés par les pays situés au sud du Sahara au titre du service de la dette (principal et intérêts) ont atteint 78 milliards de dollars en 2022, un montant identique à celui payé en 2021. Ce montant représente 16% des exportations de la région et 4% de son RNB. Cela montre que le service de la dette détourne une importante part des ressources disponibles au détriment de secteurs critiques qui en ont besoin tels que la santé, l’éducation et l’environnement.
A l’échelle de l’ensemble des pays en développement, les paiements au titre du service de la dette se sont élevés à un montant record de 443,5 milliards de dollars dans un contexte marqué par la plus forte hausse des taux d’intérêt mondiaux depuis quatre décennies.