Cheikh Mouhamadou Habib Sy Ibn Seydi El Hadji Malick Sy Maodo est de cette race des purs Soufis, des grands érudits de l’Islam . Le fils cadet de Mame Maodo a, toute sa vie durant, oeuvré pour le rayonnement de la Tidjanya. Interface entre ses frères et les Mukkadams de Seydi El Hadji Malick Sy, il fit preuve de grandeur d’âme en toute situation. Le défunt bras droit de Serigne Babacar Sy a marqué pour l’éternité la Zaouya El Maliki.
Naissance
Cheikh Mouhamadou Habib Sy (dit Serigne Habib) fut né en 1906 à Tivaouane, dans la première concession de son illustre père Seydi El Hadji Malick Sy Maodo. Elle (cette concession) a auusi vu la venue au monde de son frère El Hadji Abdoul Aziz Sy Dabakh. Sa mère s’appelle Sokhna Sofiétou Niang qu’il partage avec Cheikh Mouhamadou Mansour Sy « Balkhawmi »( 2ème Khalife de Tivaouane) et Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh (2ème Khalife de Tivaouane). Cheikh Mouhamadou Habib Sy est l’homonyme du Prophète Muhammad (S.A.W).
Éducation
Il débuta ses humanités auprès de son père Seydi El Hadji Malick Sy Maodo avant d’être confié à Gorgui Saér Mbaye, grand érudit de l’Islam reconnu. Quelques années après, il retourna chez le père. Là, il apprit certaines pratiques religieuses avant d’attérir au célèbre « Daara » de Serigne Birane Sarr. Après la disparition de Mame Maodo en 1922, Serigne Habib âgé d’à peine 16 ans continua sa formation auprès de ses frères Serigne Babacar Sy et Serigne Mouhamadou Mansour Sy « Balkhawmi ».
Cheikh Mouhamadou Habib Sy résida durant plusieurs hivernages à Diacksao où il s’adonna à l’agriculture et à la gestion des « Daaras ». Très proche de son frère Serigne Babacar Sy, alors Khalife des Tidjanes, il faisait preuve de beaucoup de ténacité. En 1942, il lui donna en guise d’adya (obole) une enveloppe de 2 millions de FCFA (somme pharaonique à l’époque !).
Cheikh Mouhamadou Habib Sy s’implanta aussi à Thiaroye (actuel Poste Thiaroye) qui était une vaste étendue,un grand terrain vague. Il y élisait domicile avec un « Daara ». Il se déplaça aussi en Gambie pour convertir en Islam beaucoup de personnes. Il y avait une résidence avec de nombreux
« Daaras ». Grand ascète et pur Soufi, Serigne Habib Sy fut l’interface entre ses frères qu’il considéra comme ses propres marabouts et les Mukkadams de Seydi El Hadji Malick Sy: »
Serigne Babacar Sy l’envoyait diriger les Gamou. Empêché un jour, il demanda à El Hadji Ibou Sakho d’aller le représenter. Ce qu’il avait réussi avec brio. Et c’était ce qui le lançait dans les conférences- Gamou fort appréciées jusqu’à nos jours », nous explique Oustaz Alioune Diagne Mou Serigne Mbaye Sy Abdou.
Ses relations
Comme on le disait plus haut, Cheikh Mouhamadou Habib Sy entretenait des relations particulières avec ses frères de sang. Il les vouait tous un grand respect et une profonde admiration: Serigne Babacar Sy, El Hadji Mansour Sy « Balkhawmi », Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh. Avec Touba, il avait des relations parentales. Serigne Falilou Mbacké (2ème Khalife Général des Mourides) venait lui rendre des visites à Thiaroye. Il se liait amitié avec Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé avec qui il habitait mitoyennement à Mbour. Il fut l’envoyé de Serigne Babacar Sy auprès de la Communauté lébou et des Layènes. Il était en bons termes avec Ndiassane, Thiénaba, Médina Baye, les familles Kane, Dème de Kaolack, Sokone, Médina Gounass, Tall et Sall de Louga (famille El Hadji Oumar Al Foutyou Tall, notamment). Avec les Présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, leurs rapprts étaient bâtis sur le respect. L’ancien Premier ministre Habib Thiam était presque un fils pour lui ( il l’a baptisé de son propre nom » Habib » et prédisait beaucoup sur lui).
Disparition
Cheikh Mouhamadou Habib Sy Ibn Seydi El Hadji Malick Sy Maodo s’éteignit le 01er Février 1992 dans un hôpital américain de Paris (France). Son décès avait provoqué un choc dans le monde musulman. Depuis, son fils aîné Pape Malick Sy assure son Khalifat. Il réside à Bordeaux (France). Il est aidé dans l’entretien du flambeau de Serigne Habib par ses frères Mame Ousmane Sy et Serigne Moulaye Sy. Yala Naan fi Yag lool Té Wër. Amine.
Ibrahima NGOM Damel