Comme des fourmis, ceux qui aspirent à devenir le prochain président du Sénégal sont nombreux. ”Actusen” propose une liste de près de 46 candidats déclarés qui n’est, tout de même, pas exhaustive.
A quelques 7 mois de la Présidentielle, les candidats sortent de leur zone de confort pour se déclarer. Ils sont nombreux ceux qui aspirent à devenir le futur chef de l’Etat du Sénégal. Comme une armée de soldats, ils se déclarent au fur et à mesure que les jours se succèdent aux nuits. Longue comme la Mer, la liste que nous vous proposons est loin d’être exhaustive.
Khalifa Sall : Pour une renaissance
Le candidat de Takhawou Sénégal veut un retour triomphal dans la scène politique, après avoir été maire de la ville de Dakar de 2009 à 2018 et plusieurs fois ministre sous la présidence d’Abdou Diouf. Né en 1956, Khalifa Sall a un passé on ne peut plus glorieux, avant d’être « détruit » par l’affaire de la caisse d’avance qui lui a valu la prison en même temps qu’il perdra sa Mairie. Libéré en septembre 2019, à la faveur d’une grâce présidentielle, Khalifa Sall fait partie des actionnaires majoritaires de la Coalition ‘’Yewwi Askan Wi’’ qui tient tête à la majorité, actuellement. Seulement, les relations entre Khalifa et ses camarades de ‘’Yewwi’’ ne sont plus des meilleures, depuis l’éclatement de l’affaire relative aux négociations en solo avec le pouvoir en place, suivi des sorties fracassantes de Barthélemy Dias, déplorant une sorte de regroupement de copains dans la Coalition. Toutefois, il faut dire qu’après avoir été disqualifié en 2019, Khalifa Sall pourrait participer, pour sa première fois, à la Présidentielle de 2024 avec la révision du Code électoral dont le projet est déjà soumis à l’appréciation des députés. Pour s’imposer, Khaf compte notamment sur le soutien de ses anciens camarades du Parti socialiste, à défaut d’en bénéficier autant auprès de ‘’Yewwi’’. Il a commencé ses tournées à l’intérieur du pays et Khalifa Sall entend prendre sa revanche devant l’histoire.
Ousmane Sonko, le candidat imaginaire du Pastef
Certains observateurs audacieux, à l’instar du journaliste Pape Ibou Fall, considèrent Ousmane Sonko comme le candidat fantôme du Parti Pastef. Selon le chroniqueur à E-média, le même sort, qui a coûté à Khalifa Sall et Karim Wade leur non-participation à la dernière Présidentielle, s’abattra sur le leader du Pastef. Pour cause, ses affaires judiciaires qui lui ont valu diverses peines. Ousmane Sonko a pris 6 mois assortis du sursis dans l’affaire de diffamation l’opposant à Mame Mbaye Niang, et 2 ans ferme dans l’affaire de viol, disqualifié en corruption de la jeunesse, l’opposant à l’ex-masseuse Adji Sarr, sans compter les amendes qu’il devra verser aux parties civiles. Toutefois, la participation du maire de Ziguinchor demeure encore une incertitude d’autant que la dernière décision de justice prononcée à son encontre n’est pas encore exécutée après que celle-ci est disponible. S’il est déjà investi par ses militants à étranger, au Sénégal, leur cérémonie d’investiture qui devrait se tenir le 15 dernier a été interdite par le Gouverneur de Dakar. Mais, tous ses militants et lui-même demeurent convaincus qu’il participera aux élections. Après tout, il est considéré comme «le principal opposant»…
Aïda Mbodj : Son offre programmatique pour 2024, dénommée ‘’And, Suxali Sénégal’’, comporte trois axes stratégiques
Elle figure parmi les plus farouches opposants à Macky Sall et à son régime. Elle est également l’un des souteneurs infatigables d’Ousmane Sonko, leader de Pastef. Aïda Mbodj, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est d’avis que son offre programmatique pour 2024 est dénommée ‘’And, Suxali Sénégal’’ et comporte trois axes stratégiques auxquels sont attribués des objectifs fondamentaux pour les besoins de leur opérationnalité. Car, selon elle, le montage des matrices d’actions prioritaires, dans le cadre macroéconomique, est corrélativement lié à la tendance présentée par les objectifs fondamentaux. Pour l’ancienne ministre sous le défunt régime libéral l’emploi et la formation des jeunes sont abordés sous l’angle du développement d’une offre de formation adaptée aux besoins de l’économie. La ‘’Lionne’’ du Baol veut aussi la tenue d’états généraux du Pouvoir judiciaire, dans le but d’intensifier les mécanismes juridictionnels, judiciaires et juridiques, dont la mise en œuvre participe au renforcement de son indépendance et de son impartialité.
Déthié Fall : Si la chance lui sourit…
Ancien militant de ‘’Rewmi’’, Déthié Fall a eu le courage en bandoulière pour avoir rompu avec Idrissa Seck et fonder son propre Parti en 2021. Le Parti républicain pour le progrès n’a que 2 ans, mais se fraie un chemin dans le paysage politique sénégalais. Dernièrement, les cadres du Parti ont organisé un conclave pour définir le programme de Déthié Fall que lui-même a déjà vendu aux Sénégalais, le 07 mai dernier. Polytechnicien, ancien député à l’Assemblée nationale, Déthié Fall a eu un parcours solide dans l’arène politique. Même si on ne lui connaît pas de base politique, il se présente comme un adversaire encombrant et peut créer l’effet de surprise, si Ousmane Sonko est écarté parmi les candidats de ‘’Yewwi Askan Wi’’. Aux côtés de Malick Gakou, Aida Mbodj, Khalifa Sall et Babacar Diop, Déthié Fall sort du lot et si la chance lui sourit, après le cap des parrainages, pour se qualifier, au moins, au second tour, il bénéficiera le soutien de tous pour foncer vers la magistrature suprême.
Malick Gakou, dans les habits du 5ème président
A tort ou à raison, le leader du Grand Parti demeure convaincu qu’il est le 5ème président du Sénégal. «Je suis le candidat de la concorde nationale et de la paix sociale. Et je deviendrai le cinquième président du Sénégal. Je sais que vous avez des doutes, mais je vous le dis ici, vous êtes en train d’interviewer le 5ème président du Sénégal », jurait-il en février dernier lors d’un entretien avec des journalistes. En novembre 2022 déjà, le 13 précisément, l’ancien numéro deux de l’Alliance des forces de progrès (AFP) se voyait investi par sa formation politique, le Grand Parti. « Je suis prêt pour relever le défi de la reconquête, pour faire amorcer à notre pays un grand virage vers le progrès social de ses populations pour garantir notre indépendance économique et notre souveraineté nationale. Je suis prêt pour défendre dans l’absolu les intérêts supérieurs de la nation sénégalaise », ajoutera-t-il, pour séduire.
Babacar Diop : Le «philosophe-roi»
Le président des Forces démocratiques du Sénégal (Fds) Les Guelewaars est en embuscade. Après avoir réussi, avec succès, à surprendre son monde, lors des dernières Locales, Dr Babacar Diop rêve en grand et vise le fauteuil présidentiel. Disciple de Cheikh Anta Diop et inconditionnel de Mamadou Dia, l’enseignant et Dr en Philosophie à l’UCAD met à l’épreuve la thèse de Platon, après Socrate, son maître, qui disait que la meilleure manière de gouverner est d’adopter l’idéal du « philosophe-roi » qui privilégie la sagesse avant le pouvoir et connaît le bien et le juste. D’ailleurs, après avoir été investi par son Parti, au sortir d’un congrès en janvier dernier, Babacar Diop renseigne que sa candidature était dédiée au peuple oublié, notamment les pauvres, les ouvriers, les jeunes et les femmes.
Al Hassane Niang, de la consultance à la Présidence ?
Pour ceux qui ne le savent pas, Al Hassan Niang, spécialiste de la gouvernance publique et des réformes institutionnelles et démocratiques, est le leader du Parti ‘’Jiitel Wareef’’ qui a déjà investi son candidat. Bourré de diplômes, le directeur général du Cabinet de conseil B/S Europe avait déclaré qu’il est porteur d’un projet sociétal, dont les fondements sont bâtis sur le socle du référentiel des valeurs et qui a érigé des principes qui guident le programme politique. Consultant, il prône pour que l’Afrique, le Sénégal en particulier, prenne son propre modèle, constatant que « les théories politiques, et les écoles d’économie politique appliquées dans nos contextes ne permettent le développement de nos pays ».
Mohamed Ben Diop, si le ‘’Pass-pass’’, à lui seul, suffit
Président du Parti ‘‘Pass-Pass’’, Mouhamed Ben Diop, candidat déclaré à la Présidentielle de 2024, est titulaire d’une maîtrise en Audit financier et comptable, d’un DESS en Ingénierie, d’un Master 2 en Finance et comptable. Il a déclaré sa candidature depuis septembre 2022, et entend bâtir ce pays à travers l’agriculture. « J’ai besoin d’une population solide pour enclencher la courbe du développement et l’agriculture sera ma priorité. Nous devons changer cette vision archaïque que les gens ont de l’agriculture et prôner une agriculture de développement dans toute sa chaîne de valeur. La base de tout développement est dans l’agriculture et le Sénégal n’a pas de problème de production mais plutôt de stockage et de transformation… », disait-il, dans un entretien. En tout cas, dans son salon à Gibraltar, il n’hésite pas à vous montrer la pile de copies d’identité qu’il a collectées pendant un long processus de campagne électorale avant l’heure. Il fait partie de ces candidats qui travaillent en silence.
Aminata Touré et le défi d’un nouvel discours
Depuis qu’elle a quitté l’Alliance pour la république (APR), Aminata Touré flirte avec une certaine opposition, notamment ‘’Yewwi Askan Wi’’ sans pour autant officialiser son compagnonnage avec Ousmane Sonko et Cie. Si chaque matin, de bonne heure, en se regardant dans une glace, elle voit la silhouette de la première femme présidente du Sénégal, Aminata Touré ne pourra compter que sur son réseau et ses ressources propres pour briguer les suffrages des Sénégalais. D’après Nafissatou Diallo, du PDS, la rencontre entre Mimi et des leaders politiques de Yewwi n’est que façade et ne tient à aucun principe. Farouche anti-troisième mandat, la dame de fer devra aussi réadapter son discours pour convaincre dès lors que son ancien mentor s’est désisté.
El Hadj Diouf, pour mettre de l’humour dans la campagne
L’avocat a aussi des talents en humour. Ceux qui sont habitués à l’écouter plaider ne diront pas le contraire. Ancien député, Me El Hadj Diouf fait partie de ces sénégalais qui veulent devenir président. Il a déclaré sa candidature, soutenant qu’il a vécu républicain. S’il franchit l’étape des parrainages, El Hadj Diouf promet aux sénégalais une campagne électorale captivante. A l’image des discours de Madické Niang en 2019.
Moussa Diop, le candidat de «la majorité silencieuse» ?
Ancien militant de l’APR, Me Moussa Diop est candidat à la Présidentielle de 2024. L’avocat au Barreau de Paris, avec le programme qu’il a décliné, promet d’apporter une solution efficace le 25 février prochain aux problèmes des Sénégalais. Le leader de la Coalition ‘’And Gor Yi Jotna/ La majorité silencieuse’’ était le candidat malheureux à la Mairie de Podor.
Abdourahmane Diouf,
Ancien cadre de Rewmi et ex-directeur de campagne du candidat Idrissa Seck en 2019, Dr Abdourahmane Diouf veut désormais écrire son propre histoire. Vu comme un redoutable débatteur, en ce sens qu’il est très suivi dans les débats publics et télévisés, l’expert en Droit commercial international a tout pour séduire et convaincre. Outillé d’un lourd bagage intellectuel, le leader du Parti « Awalé » aura son mot à dire dans les échéances à venir s’il venait à franchir le stade des parrainages.
Bougane Gueye Dany, ‘’Geum sa Bopp’’
Bougane Gueye Dany est aussi un candidat déclaré. Leader de Geum Sa Bopp, est toujours en tournée à l’intérieur s’il n’occupe la Une des journaux pour commenter l’actualité. C’est dire que le patron de presse est toujours en contact avec les Sénégalais. Sans base politique, il y va quand même. ‘’Geum Sa Bopp’’ (croire en soi) est… son slogan.
Mary Teuw Niane, dans des calculs mathématiques
Candidat malheureux à la Mairie de Saint-Louis en 2022, Mary Teuw Niane ne perd pas pour autant espoir. Désormais, il vise la magistrature suprême pour poursuivre ses calculs mathématiques. « Je me suis engagé en politique car j’ai compris qu’en ne le faisant pas, c’est la politique qui va faire de moi et de mes enfants ce que probablement je ne souhaite pas. Il faut faire de la politique pour avoir de la prise sur son destin, celui des siens, en pensant le bien et à le faire aussi », confiait-il aux journalistes, le 20 mars dernier, pour officialiser sa candidature.
Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly, le candidat illettré
Député à l’Assemblée nationale, Cheikh Abdou Mbacké Bara Dolly veut briguer les suffrages des Sénégalais. Il est le président du Mouvement ‘‘Nekkal Fi Askan Wi’’ et se définit comme un « domou daara ». S’il est écrit que le candidat doit savoir lire et écrire en français, notre langue officielle, il devrait s’attacher des services d’un professeur de Lettres pour se mettre à niveau…
Mamadou Lamine Diallo en embuscade
Leader du Mouvement ‘’Tekki’’, député à l’Assemblée nationale, Mamadou Lamine Diallo se lance dans la course pour la Présidentielle. « Je vous propose un agenda de redressement du Sénégal », résume-t-il son programme qui prône la restauration des valeurs.
Cheikh Dieng, ‘’Fepp Tawfekh’’
La page Pds tournée, Cheikh Dieng a mis en place son propre Parti qu’il a dénommé ‘’ Fepp Tawfekh’’ pour briguer les suffrages des Sénégalais. Dans son programme qu’il a dévoilé, il entend «faire profiter enfin le Sénégal de ses innombrables ressources. Car, le spécialiste en environnement considère que, malgré toutes les ressources dont dispose le pays, il figure parmi les pays les plus pauvres.
Ndongo Ndiaye, pour signer son retour à la Présidence
Ancien basketteur et ex-conseiller spécial du président Macky Sall, Ndongo Ndiaye, leader du Mouvement Partenariat pour la paix et la prospérité (PPP), a quitté en février dernier l’Alliance pour la république (APR) pour poursuivre son idéal de combat : « donner un souffle au Sénégal ». S’il gagne, il retourne au Palais où il était considéré comme « une tête brûlée ».
Abdoul Mbaye ‘’Appel’’
Ancien premier ministre, Abdoul Mbaye a déclaré sa candidature. Il a été investi par Appel 2024, une Coalition citoyenne constituée de 15 Mouvements. Par ailleurs, le Président du Parti Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) promet de lutter contre les formes d’injustice, renforcer les bases des souverainetés monétaires, alimentaires, sanitaires, sécuritaires et financières.
Idrissa Seck «président», un si vieux rêve
Il fait partie des candidats dont la participation à ces élections est quasi certaine. Patron de Rewmi, Idrissa Seck a longtemps entretenu le rêve de devenir Président. S’il a le verbe, la carrure, l’expérience, Idrissa Seck a compris maintenant qu’il faut plus pour devenir. Il est en tournée à l’intérieur du pays, pour vendre davantage son projet de société.
Alioune Sarr, pour défier Afp
Ancien ministre, Alioune Sarr, membre de l’Afp, est en embuscade pour la Présidentielle de 2024, contre l’avis de son mentor Moustapha Niass. Candidat de Cap24, par ailleurs maire de Notto-Diobass, il veut franchir le pas, quitte à défier sa formation politique.
A cette longue liste, il faut ajouter Mouhamed B. Diallo alias ‘‘Mo Gates’’, Papa Djibril Fall, Ibrahima Datt, Mamadou Diop Decroix, Serigne Bassirou Mbacké Khadim Awa Ba, Daouda Ndiaye, Ibrahima Cissokho, Fatou Samake Thiam, Moustapha Kane, Aida (Aissatou) Mbodj, Rose Wardini, Abdou Ndiaye, Anta Babacar Ngom, Thierno Alassane Sall, Karim Wade, Boubacar Camara, Mamoudou Ibra Kane, Hamidou Thiaw, Jean Baptiste Diouf, Mame Gor Diazaka. Ce, alors que le candidat de Benno Bokk Yakaar n’est pas encore connu.
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