La survie de cette activité agricole vitale, regrette-t-on, est désormais en jeu. Ces maraîchers exigent une action rapide et concertée pour sauvegarder la zone des Niayes, qui constitue un facteur économique et de développement.
Le gouvernement subventionne des engrais organiques pour contrebalancer la hausse des prix des fertilisants minéraux. Mais le pays reste tiraillé entre primauté de la compétitivité et promotion de l’agro-écologie.
Encerclées entre des dunes et le littoral Atlantique, des parcelles verdoyantes parsèment le village côtier de Mboro, une localité où la population pratique l’horticulture. Cette région des Niayes, au nord-ouest du Sénégal, est la principale zone de production maraîchère du pays. L’agriculture y est intensive et gourmande en intrants minéraux (pesticides et engrais). C’est de là que partent notamment les mangues et les haricots verts sénégalais exportés vers l’Europe.
Des aides en deçà des besoins réels
D’après une enquête du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) sur la campagne 2021 de subvention des engrais organiques au Sénégal, 58 % des 218 agriculteurs interrogés n’avaient pas connaissance de celle-ci et seuls 15 % ont pu l’obtenir. « Souvent, ces engrais sont distribués à des agriculteurs participant à des projets d’ONG. Si les producteurs sont hors de ces programmes, ils en sont largement privés », appuie Raphaël Belmin, agronome et chercheur au Cirad au Sénégal.