Des régions tempérées aux régions froides, en passant par les régions désertiques et tropicales, le thermomètre s’emballe depuis le printemps : les fortes chaleurs n’ont pas attendu le début de l’été pour frapper.
L’année 2023 va-t-elle marquer un nouveau tournant dans l’évolution du réchauffement climatique ? Au vu des records de chaleur qui tombent tous les jours en provenance des quatre coins du monde, sur terre comme en mer, il est de plus en plus probable que cette année soit encore historique au niveau climatique.
Le mois de mai a été le troisième le plus chaud au niveau mondial depuis le début des relevés météo selon la NOAA et la Nasa, derrière 2020 et 2016. Le classement diffère selon les organismes, Copernicus (organisme européen), classe par contre ce mois de mai 2023 comme le deuxième le plus chaud et JMA (organisme japonais) le classe carrément comme le plus chaud jamais enregistré.
Une chaleur anormale en Asie depuis mars !
Depuis le mois de mars, de multiples bulles de chaleur stagnent à différents endroits du continent asiatique et des records sont battus quasiment tous les jours au sud-est du continent. Depuis début juin, le nord-est de la Chine est touché par une vague de chaleur qui rappelle la situation de l’année dernière : 41,7 °C à Gaocheng par exemple, soit 10 °C au-dessus des moyennes de saison. La Thaïlande et l’Inde sont aussi concernées : 38,5 °C le 10 juin dernier à Mumbai en Inde, la température la plus élevée jamais enregistrée en juin.
En Amérique : du nord au sud, la chaleur est partout.
Le continent américain chauffe de partout ! Au nord-ouest du Canada, l’Alberta a été recouvert d’un dôme de chaleur au cours du mois de mai avec des températures de 30 °C aux portes de l’Arctique, donnant les conditions idéales aux multiples départs de feux quelques semaines plus tard. C’est actuellement au Mexique que la hausse des températures est spectaculaire : 33,6 °C le 15 juin à Mexico, la journée de juin la plus chaude jamais enregistrée dans la ville, et même 35 °C à 2650 mètres d’altitude à La Bufa. La capitale mexicaine a d’ailleurs connu son mois de mai le plus chaud enregistré depuis le début des mesures. En Amérique centrale, le Bélize est en ce moment touché par sa pire vague de chaleur.
Les Caraïbes aussi sont confrontées à une vague de chaleur historique depuis des semaines : 38 °C à Trujillo au Honduras, un record pour un mois de juin.
En Europe : après l’Espagne, l’Écosse sous les records de chaleur
Malgré un printemps fracassant au niveau climatique avec une chaleur et une sécheresse historique en Espagne, l’Europe de l’ouest a ensuite connu une accalmie.
Les températures les plus remarquables sont relevées ces derniers jours du côté de l’Écosse : une dizaine de stations météo ont enregistré leur journée la plus chaude pour un mois de juin le 13 juin dernier avec une valeur de 28,8 °C à Lossiemouth, par exemple. En montagne, le 10 juin dernier a été marqué par une température record de 22,9 °C à 773 mètres d’altitude à Bealach.
Près de 50 °C en Afrique et au Moyen-Orient !
La chaleur extrême a gagné le Moyen-Orient ces derniers jours, avec une valeur de 49 °C à Oman. Du côté de l’Afrique du sud, l’hiver est en train de s’installer mais le pays enregistre une chaleur record en ce moment : 35,4 °C à Komatidraai, soit 10 °C au-dessus des normales de saison. La ville de Quelimane au Mozambique a enregistré un record mensuel avec 33 °C.
La température moyenne de surface de tous les océans combinés atteint un niveau record depuis mi-janvier 2023 : avec 20,9 °C ce 14 juin, la température de surface des océans dépasse d’environ 1 °C la moyenne 1982-2011. La zone atlantique située la plus proche des côtes françaises est celle qui subit la forte anomalie chaude depuis fin mai. Toutes les eaux côtières françaises présentent actuellement des températures supérieures aux moyennes de saison, de l’ordre de +3 à +5 °C.
Au Canada, vague de chaleur précoce et incendies
Plus de 3,3 millions d’hectares sont déjà partis en fumée au Canada cette année, un chiffre record. En comparaison, le Canada perd en moyenne chaque année (de janvier à décembre) un total de 2,1 millions d’hectares. Jamais une telle superficie n’avait été brûlée dans les provinces d’Alberta et du Saskatchewan, toutes périodes confondues. Sur la totalité du pays, la superficie brûlée est supérieure de 1 200 % comparativement à la normale, et jusqu’à +4 000 % dans certaines provinces.