Ce 23 mai marque une nouvelle page dans l’histoire judiciaire du Sénégal. L’affaire Sweet Beauté, dans laquelle Ousmane Sonko est poursuivie pour viol et menace de mort, a été jugé en un temps record. Même si le verdict n’a pas encore été donné, un coin du mystère a été levé. Le leader du parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF) joue gros dans ce dossier. Mais après les audiences, les sénégalais se font une autre approche sur ce dossier.
Ousmane Sonko sera fixé sur son sort, dans l’affaire Sweet Beauté, le 1er juin. Si le juge suit le Procureur, le patriote en chef pourrait passer les dix (10) prochaines années dans la Chambre zéro étoile de la citadelle du silence. Ce dossier sensible a été jugé mardi dernier sans la présence du maire de Ziguinchor. Le leader de l’opposition poursuit sa désobéissance civique. Ce qui a handicapé ses avocats. Leurs mains étaient tellement liées qu’ils n’ont pas pu défendre correctement leur client.
Le mensonge, la contradiction et la manipulation ont occupé une place importante dans ce dossier qui a coûté la vie à quatorze (14) jeunes. La principale victime n’a pas dit toute la vérité. Adji Sarr a menti sur certaines de choses. Sa sournoiserie ou sa naïveté a failli lui coûter cher. Sa grossesse fantôme a été évoquée devant l’assistance. La présumée victime de Sonko a reconnu avoir menti sur cette déclaration. Selon elle, il s’agissait d’un « prétexte pour pouvoir sortir du salon sweet Beauté ».
« C’est pourquoi j’ai déclaré que j’étais enceinte », déclare-t-elle répondant aux questions de son avocat maître El Hadji Diouf. Elle avait déclaré cette grossesse lors de sa première sortie médiatique. Et si la victime a menti sur cette grossesse, on se demande sur combien d’autres mensonges elle est assise. A part les déclarations de Adji Sarr, la partie civile n’a versé aucune preuve matérielle attestant réellement le viol présumé.
Les vidéos, photos et audios obscènes prises au Sweet Beauté annoncés depuis plus de 2 ans par le camp de l’accusatrice n’ont finalement pas été présentés à la Chambre criminelle. Me El Hadji Diouf a tenté lamentablement de s’expliquer mais il ne convainc pas. Tout ce dont on a assisté, mardi dernier, c’était une histoire de fesses qui mettait en scène Adji Sarr et Ousmane Sonko. On a eu droit à la totale. Adji Sarr a humilié et discrédité le leader de l’opposition. Malheureusement elle n’a pas pu prouver son propre viol.
Pour assurer les derrière de la victime, le Procureur a fait une réquisition qui n’a pas plu à l’avocate de la victime. « Si le viol n’emporte pas votre conviction », le procureur a également requis cinq ans d’emprisonnement ferme pour « corruption de la jeunesse ». Une demande qui sème davantage le doute dans la tête des sénégalais.
Mais Adji Sarr n’est pas la seule à avoir menti dans ce dossier. Ousmane Sonko et les propriétaires du salon ne dansent pas sur la même musique. Ibrahima Coulibaly, époux de Ndeye Khady Ndiaye (propriétaire du sweet beauté), a déclaré que le leader de Pastef restait parfois dans le salon jusqu’à 23 heures. Alors que le maire de Ziguinchor avait déclaré publiquement qu’il n’y était que pour 10 minutes.
Dans le bureau du doyen des juges, Ndeye Khady Ndiaye, patronne du sweet Beauté avait déclaré que Mamour Diallo l’avait appelé pour lui proposer 200 millions si elle changeait de version. Ni elle, ni Seydina Oumar Touré, chargé de l’enquête à l’époque, n’ont été en mesure de le confirmer. Une contradiction qui en dit long sur la place du mensonge dans ce dossier. Même Sonko a menti en déclarant qu’il allait au Sweet Beauté pour soigner son mal de dos. Rien ne donne à ce salon le statut d’une clinique. Elle ressemble plus à une maison close.
Ainsi, les acteurs de ce film de « fesses » se sont payés la tête des sénégalais. En attendant de voir de quoi le 1er juin sera fait, on peut dire que les victimes du Sweet Beauté et leurs familles sont les seuls à avoir perdu en notoriété et en dignité. Pas moins de dix-sept (17) jeunes ont perdu la vie en tentant de défendre Sonko dans cette affaire. Leur mort ne doit pas rester vaine. La meilleure manière de les honorer, ce serait de lire le droit dans cette affaire !