La scène Politique aujourd’hui est alimentée par divers sujets. Le dialogue lancé par le Président Macky Sall, la sortie salée de Barthélémy Dias sur Ousmane Sonko, la situation tendue au sein de Yewwi Askan Wi…défraient la chronique.
Dans un entretien accordé à la rédaction de xalimasn.com, le Directeur Exécutif de l’ONG Otra Africa Souleymane Aliou Diallo a appelé Barthélémy Dias et Ousmane Sonko à la retenue, à avoir raison garder. Mr Diallo, s’est prononcé sur la crise qui secoue la Coalition Yewwi Askan Wi, la guerre des ambitions et donne le remède pour résoudre ce conflit. A quelques mois de la présidentielle de 2024, Souleymane Aliou Diallo a partagé son expérience sur la scène politique sénégalaise et son devenir.
Que pensez-vous de la sortie musclée de Barthélémy Dias sur le leader de Pastef Ousmane Sonko?
Et pourtant ils étaient de bon amis politiques
«Cette semaine nous avons assisté à la bipolarisation de l’espace politique entre Barthélemy DIAZ et Ousmane SONKO sur un style de communication à réplique où chacun à donner une version en rapport à la situation politique. A mon avis, je pense qu’il faut dépassionner ce débat, chacun y va pour soi. Je pense qu’ ils devraient avoir raison garder puisque c’est pas bénéfique pour les deux. Ce qu’il faut comprendre la posture de Barthélemy DIAZ aujourd’hui, étant l’édile de la ville de Dakar, il incarne un homme politique, premier magistrat de la ville de Dakar donc une institution et l’Etat du Sénégal est incarné par un Chef d’Etat qui est à sa tête, en principe il doit avoir des relations de collaboration, des rapports cordiales et ça ne devrait pas vraiment empiéter sur son statut d’opposant.
Donc, il faut interpeller l’histoire, il fut un temps où Khalifa SALL Maire de la Ville de Dakar s’est retrouvé dans la même situation que Barthelemy DIAZ lors de l’organisation du Forum Social Mondial, Dakar devrait abrité aussi l’organisation du FAL ( le Forum des Autorités Local) première en terre africain, en principe devant être présidé par le Chef d’Etat du pays d’accueil du Forum Social Mondial et à l’époque il y avait les faucons du palais qui étaient opposés à une rencontre entre Khalifa SALL et le Président Abdoulaye WADE.
Je prends comme témoin Yoro BA conseiller à la Présidence à l’époque adjoint au Maire de la ville chargé de la coopération internationale, Moi et Bira Kane NDIAYE Directeur de cabinet les trois étions, allez voir le chef de protocole de la Présidence feu Bruno DIATTA pour lui faire le briefing et cette rencontre au Sénégal d’où l’importance de la présence du Chef de l’Etat.
C’est à cette rencontre que le Président Abdoulaye WADE à sa dimension de Chef d’Etat avait accepté de venir présider l’ouverture de cette rencontre au King FADH, on avait juste demandé de ne politiser pas la rencontre et au cours de cette cérémonie le Président Abdoulaye WADE avait dit a Khalifa SALL si j’avais trois (03) comme toi j’allais développer le Sénégal, juste un rappel politique entre la Présidence et la Ville de Dakar.
Aujourd’hui la Coalition Yewwi Askanwi qui avait de meilleurs résultats lors des deux échéances électorales dernières traverse une crise. Le dialogue est devenu un poison pour les leaders qui composent cette grande plateforme de l’opposition».
Est-il l’heure de la tension pour la coalition Yewwi Askan Wi?
Il faut dépassionner ce débat, prendre de la hauteur, avec beaucoup de responsabilité, la coalition YEWWI ASKAN Wi n’a pas besoin de cette tension.
Depuis sa sortie avec Pape Allé NIANG, Khalifa a fait l’objet de beaucoup d’attaques, des insanités venant des autres camps, en homme d’Etat, le mentor de Barthelemy DIAZ ne veut pas de ce polémique, et il faut reconnaitre que le Taxawou Ndakarou a des jeunes à l’image de Bassirou SAMB de Grand Yoff, de Léopold Mbaye de tant d’autres jeunes qui ont la capacité de répliquer et de faire face à ses affronts.
Également au niveau du PASTEF, je pense aujourd’hui l’union devrait être autour de la protection du Président Ousmane SONKO et de mettre en place des stratégies pour sa participation à l’élection de 2024 et non de créer des feux et autres champs de bataille ce n’est pas l’intérêt du PASTEF
Actuellement c’est l’APR et le BBY qui devait être leur soucis donc il faut avoir raison garder et faire face à cette situation avec ses alliés et ne pas créer au Président Ousmane SONKO d’autres ennemis.
Maintenant compte tenu des discours d’uns et des autres, je rappelle aux deux camps, la grande majorité des sénégalais est silencieuse, elle est là, elle observe et elle prendra sa décision après, donc il faut faire trop attention sur certaines déclarations et déballages.
Tu m’as dit, je t’ai dit, tu savais, je ne savais pas, il faut que les deux aient la dimension d’homme d’Etat, si l’un veut incarner la Présidence de la république du Sénégal il faudra avoir la hauteur dans ses déclarations, le Maire de la ville de Dakar, Député Maire de la ville de Dakar aussi devrait se retenir, c’est à travers les petites piques qu’on peut voir qui est réellement Barthélémy DIAZ.
C’est un homme qui ne se laisse pas faire, qui connait sa trajectoire politique très dense, sa vécu ses emprisonnements, les injustices subies jusque-là, il a tenu tête à l’Etat
C’est ce BARTH qui est arrivé à s’assoir avec le président Macky SALL et demande un dialogue, il y’a une lecture à faire, l’intérêt de la nation prime sur certaines considérations.
La Coalition YEWWI ASKANWI est en déconfiture chacun y va pour soi, je pense que la dernière rencontre était pour remobiliser les forces et s’unir autour de PROS, cela va être très difficiles chacun veut aller aux élections, aujourd’hui les difficultés qu’il faut retenir est que le Président Ousmane Sonko sur le plan institutionnel, juridique, ne plus participer aux élections de 2024, c’est un problème du Pastef,
Le Pastef aura un candidat ou non c’est un problème. Khalifa SALL si le dialogue est établi et que il est amnistié Khalifa SALL YEWWI ASKANWI il va porter sa candidature.
Déthié FALL est présenti a la candidature, pour peser son poids politique et son électorat, il y aura Cheikh Tidiane YOUM du PUR, donc les principaux animateurs de Yewwi chacun sera candidat, ne parlons pas de Malick Gackou, la candidature sera pluriels au sein de Yewwi Askanwi donc la dislocation de Yewwi Askanwi est presque acté
Vous connaissez cette scène politique sénégalaise pour avoir intervenu à apaiser plusieurs conflits politiques. Aujourd’hui le flou s’impose sur la candidature de Macky, ce dernier accusé par Ousmane Sonko de vouloir “le liquider”. D’autres leaders ont déjà déclaré leur candidature. Certains préfèrent attendre. Quelle est votre lecture sur l’avenir de la scène politique à quelques mois de la Présidentielle?
“La situation politique actuellement est très complexe de part et d’autres, l’élément déterminant par rapport à ces élections c’est le Président Macky SALL qui ne s’est pas encore déclaré. L’APR et BBY sont entraient de le pousser vers une candidature à un troisième mandat très controversé.
La coalition Benno Book Yaakar a le problème des alliés qui ne vont pas à ces élections et risque de disparaitre, l’exemple du PS. S’ils n’ont pas de candidat a cette élection présidentielle et que Khalifa Sall soit rétabli par l’amnistie presque tous les socialistes de la base, des villages des villes, des communes, des départements dans les régions vont voter Khalifa Sall donc le Parti Socialiste va vraiment payer un cout par rapport à se non candidature.
L’autre problème c’est l’AFP, ce n’est pas une dissidence à leur sein mais le ministre Alioune SARR a toujours été l’animateur principal de ce parti, le coordonnateur de la vie politique, il s’est déclaré candidat donc de facto il sera le candidat de l’autre partie de l’AFP
Si le président Macky SALL ne se présente pas et désigne un dauphin ce dernier ne sera pas en phase avec les intérêts du PS et l’AFP et autres alliés. Donc la candidature Alioune SARR est légitime.
Nous assistons de faite a une recomposition des alliances de la vie politique en cours Les jours à venir, nous verrons d’autres pôles se déterminées. Il va y avoir trois, quatre voir cinq pôles qui vont se dégager, je pense que les Me Moussa DIOP les Amsatou Sow SIDIBE et autres. Il y’a tellement de politiciens qui vont la conquête de ses présidentielles pour exister donc les cartes sont éparpillés, il n’y a pas de maitre du jeu par rapport a ses joutes d’où l’importance de dialoguer sur le processus électoral, les déterminants de la vie politique de mettre en œuvre ensemble les fondamentaux de la démocratie comme nous a légué feu Kéba Mbaye, trouver des consensus pour des élections apaisées, des lendemains meilleurs»
Xalima, vendredi 12 mai 2023