A Mbour, la présidente du Hcds a invité les acteurs politiques à cultiver la paix et le dialogue pour éviter au pays de connaître une instabilité.
La présidente du Haut conseil du dialogue social a présidé la 29ème Assemblée plénière du Haut conseil du dialogue social dont le thème portait sur : «Evaluation du cadre stratégique d’intervention 2020-22 et du programme d’activités annuelles et du budget 2022.» En marge de cette rencontre, Mme Innocence Ntap a invité les acteurs politiques à cultiver le dialogue et la paix pour éviter une certaine instabilité au pays. «Avec l’instabilité, on ne peut pas parler de paix sociale sans laquelle on ne peut construire un pays qui veut aller vers l’émergence. Nous allons, dans le contexte, faire une évaluation, car actuellement se taire serait grave.» Elle ajoute : «Les conseillers ont décidé eux-mêmes qu’au cours de cette discussion, cette question sera abordée et nous ne manquerons pas de revenir vers vous s’il y a une déclaration du Haut conseil, car se taire serait une faute grave. La gestion de la cité c’est le ba ba d’un homme politique, sans la cité, on n’a rien à gérer. Donc, il ne faut pas la casser, cela maintient l’Etat de droit et permet aux acteurs politiques de maintenir les discussions pour accéder au pouvoir. C’est ce que l’Etat du Sénégal a connu depuis les indépendances et nous devons continuer cela.»
Interpellée sur la sortie du Garde des sceaux sur la question du troisième mandat, Mme la présidente du Hcds rappelle : «La tension politique est inquiétante. Je suis juriste, on dit que quiconque qui crée un parti politique veut exercer le pouvoir et pour exercer un pouvoir, il faut un peuple, un territoire et des institutions qui fonctionnent. Il faut maintenir cela car comme l’a dit Socrate quand on veut gérer la cité, on ne la casse pas. Nous devons maintenir nos acquis, car le Sénégal est un pays démocratique qui a connu beaucoup de tensions politiques. Wade s’est opposé pendant 26 ans. C’est une vie donc, on attend les élections.»
Mme Innocence Ntap appelle les acteurs à la retenue. «Moi je demande qu’on m’écoute avec beaucoup d’attention, parce que je suis légaliste. Parler de troisième, quatrième ou cinquième mandat n’a rien à voir avec ça. Nous avons confié ce travail à une institution qui a validé le mandat du Président en 2019. Donc, cela ne devrait pas susciter un débat.» Dans son discours, elle rappelle les principes qui gouvernent un pays : «Nous croyons à nos institutions quand on veut que les institutions soient respectées car la justice est indépendante et les pouvoirs sont l’Exécutif, Législatif et le Judiciaire. Puisque c’est trop tendancieux, chacun aime accuser les autres. Il faut patienter, c’est mieux que de créer une instabilité. Ce qu’a dit le ministre de la Justice ne m’engage pas et je le dis ici, lui il parle en tant que membre du gouvernement et moi je parle en tant qu’institution tripartite, donc il faut que cela soit clair.»
Par ailleurs, la présidente du Hcds s’est également prononcée sur la grève annoncée de certains syndicats réclamant la libération de leurs collègues et d’élèves arrêtés lors des manifestations du 16 mars dernier. «Ceci est une nouvelle page et nous avons une rencontre avec le gouvernement qui est en train d’évaluer. Nous avons deux rencontres demain et après-demain où le Haut conseil sera représenté et que la justice et le secteur primaire seront présents. On sort déjà des élections de représentativité et j’ai déjà reçu sur la table des revendications. Donc, c’est pour vous dire que le dialogue n’est pas là pour qu’il n’y ait pas de grève parce que c’est quelque chose qui est inscrit.»
« SOURCE LE QUOTIDIEN »