L’Afrique est la région du monde où les pays ont le moins accordé de subventions directes à la consommation du carburant, selon une communication faite par l’Agence Internationale de l’Energie, ce 21 février 2023.
Dans le monde, les subventions directes à la consommation des carburants ont atteint près de 1120 milliards $ en 2022, leur niveau le plus élevé depuis que cette donnée est suivie et mise à jour, en 2010.
Avec un engagement de 349 milliards $, les gouvernements de l’Union Européenne ont battu le record de subventions à la consommation des énergies fossiles, sur la période analysée. Les pouvoirs publics d’Afrique et des autres régions en developpement, n’y ont consacré collectivement que 114 milliards $. L’Egypte qui est une économie coutumière des politiques de subventions figure parmi les gros distributeurs de subventions.
Les contributions gouvernementales à la consommation des énergies fossiles en Afrique, restent assez modestes. Plusieurs hypothèse peuvent expliquer cette situation, y compris le manque de ressources dont disposent les gouvernements ou encore une plus faible consommation d’énergie. Mais les montants engagés par des économies développées viennent confirmer que l’accès à l’énergie est fondamental pour générer et maintenir la croissance économique.
La réaction du Fonds Monétaire International face à cette nouvelle donnée, sera à suivre. Dans sa collaboration avec de nombreux pays africains, l’institution de supervision de la finance publique internationale a toujours poussé les gouvernements d’Afrique subsaharienne à ne pas recourir à des subventions, même lorsque les prix de l’énergie sont tirés vers le haut par une économie de marché toujours en quête de profit maximum, et par un dollar américain dont la valeur reste sur une tendance haussière.
Pour de nombreux pays de la vaste région africaine, la situation est un vrai dilemme. Le non soutien des prix des énergies fossiles à la consommation fait courrir un risque de hausse généralisée des prix de tous les biens et services. Dans le même temps, le refus d’obéir au FMI fait peser le risque d’un désaccord avec l’institution, et par conséquent avec la communauté internationale des créanciers.
Tous les analyses s’accordent pourtant sur le fait que l’Afrique a besoin d’énergie pour assurer son développement. Pour financer l’accès aux solutions du renouvelable, elle n’a pas d’autre choix que de s’endetter à des conditions très onéreuses. Dans le même temps, pour peu qu’elle soutienne une certaine stabilité économique en contrôlant les prix de l’énergie, on lui formule des reproches sur la pertinence budgétaire.
On notera toutefois que, face à la récente crise de l’énergie, la première depuis des années, des pays parmi les plus riches et les mieux structurées n’ont eu d’autres solutions que d’accroître les subventions à la consommation d’énergies fossiles, en contradiction avec l’orthodoxie et l’efficacité budgétaire, et en dépit des engagements pris lors des accords de Paris sur le climat.