Placé sous le thème de la cohésion nationale et de l’intégration régionale, le carnaval de Guinée-Bissau a débuté ce samedi avec une cérémonie officielle présidée par le ministre de la Culture, de la jeunesse et du sport, Monsieur Augusto Gomes. L’espace vert qui a accueilli l’évènement a refusé du monde et a vibré sous le rythme des prestations culturelles de différentes troupes. Le Sénégal est l’invité d’honneur de cette édition.
Le carnaval de Guinée-Bissau a démarré officiellement ce samedi à la place verte. Il reprend en grande pompe après deux ans d’arrêt pour des raisons liées à la pandémie du Covid-19, sous le sceau de la cohésion nationale et de l’intégration régionale. Venu présider la cérémonie officielle d’ouverture, le ministre de la Culture, de la jeunesse et du sport est revenu sur l’importance de la culture dans l’économie du pays. Il dira en effet que le carnaval est «une opportunité» pour non seulement assurer «l’expression et la manifestation culturelle», mais aussi «la reprise des activités économiques». Il n’a pas manqué de rappeler dans son propos que la culture «permet de vivre et de se réaliser économiquement». L’impact du carnaval dans le tourisme et l’économie du pays se passe de commentaires. «La culture est à la base du développement touristique» en Guinée-Bissau, explique le ministre de la Culture. Satisfait de la présence des pays de la sous-région pour accompagner la reprise de cet évènement culturel, Leonardo Cardoso, président de la commission d’organisation, de marteler : «La Guinée-Bissau est un pays d’attraction et de culture.» Selon ce dernier, le carnaval crée une forte liaison entre la culture et le développement, la culture et l’économie, mais aussi la culture et le tourisme tout en contribuant fortement dans le produit intérieur brut (Pib) du pays. Comme levier de développement économique du pays, le carnaval permet aux femmes de réaliser 1 à 2 millions de francs Cfa par jour à en croire le président du comité d’organisation du carnaval.
Une forte représentation des populations de la sous-région était aussi notée. En leur nom, Monsieur Jacques indique que «la Guinée-Bissau est un pays frère très hospitalier qui a besoin de tout le monde pour sa construction». «Ensemble, c’est l’Afrique qui gagne et le carnaval de Bissau est une belle démonstration du patrimoine culturel dont regorgent l’Afrique dans sa globalité et la Guinée-Bissau en particulier», souligne-t-il. Prenant la parole au nom du corps diplomatique accrédité à Bissau, l’ambassadeur du Sénégal à Bissau, M. Ngor Ndiaye, a laissé entendre que la Guinée-Bissau est une terre de «culture, de diversité et d’amour». A l’endroit de ses collègues, diplomates, il lance : «Nous ne devons pas nous limiter à observer. Nous devons, en tant que diplomates, attirer des investisseurs parce que la culture doit servir. C’est un levier de développement.»
Le Sénégal, invité d’honneur
Le Sénégal a été choisi comme invité d’honneur de l’édition 2023 du carnaval qui marque sa reprise après deux années de pause. Ce choix porté sur le Sénégal témoigne des excellentes relations qu’entretiennent ses deux pays frères liés par l’histoire, la culture et la géographie. Venu représenter le ministre de la Culture et du patrimoine historique, Excellence Ngor Ndiaye, ambassadeur du Sénégal à Bissau, a transmis les salutations du ministre sénégalais à son homologue bissau-guinéen. L’ambassadeur du Sénégal d’enchaîner que même sans cette invitation, le carnaval «est le nôtre». Parce que, explique-t-il, «les personnes que nous voyons autour de nous sont nos frères. Les cultures sont les mêmes. Nous partageons le même sang et nous avons les mêmes peuples. Nous avons un destin commun». Il n’a pas oublié de rappeler que la relation entre le Sénégal et la Guinée Bissau est entrée dans «une nouvelle ère» avec les Présidents Macky Sall et le Général Umaro Sissoco Embalo. «Les deux ministres sont dans la même dynamique», conclut-il.
La cérémonie officielle a été animée et rythmée par des prestations culturelles de haute facture qui ont tenu les populations en haleine toute une soirée. Du Ballet national en passant les manjacks, la danse des Floupes et des Bijagos, entre autres, avant que des artistes comme Didier Awadi ne viennent enflammer la scène.