Dans son rapport « Energy Outlook 2023 », la major British Petroleum présente trois scénarios possibles d’évolution du mix énergétique mondial d’ici 2050.
Les combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon devraient représenter au moins 18,4% de la consommation mondiale d’énergie primaire en 2050, selon le rapport publié le 30 janvier par le géant pétrolier britannique.
Comme dans la précédente édition de son Energy Outlook, BP présente trois scénarios pour explorer l’éventail des évolutions possibles du système énergétique mondial au cours des trente prochaines années : un scénario tendanciel dit « New Momentum » dans la lignée de l’évolution actuelle du système énergétique mondial, un scénario baptisé « Accelerated » qui repose sur l’hypothèse d’un effort additionnel des différents pays du monde pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et un scénario « Net Zero » qui se base sur des engagements très actifs pour la décarbonation de l’économie mondiale.
Dans le scénario New Momentum, les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteindraient un pic au cours des années 2020 et seraient, en 2050, inférieures d’environ 30% à leur niveau de 2019.
Les deux autres scénarios (Accelerated et Net Zero) devraient permettre de réduire les émissions de gaz à effet respectivement de 75% et 95% d’ici la moitié du 21è siècle. Ils sont, à ce titre, compatibles avec l’objectif de limiter la hausse du réchauffement de la planète entre 1,5°C et 2°C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle.
Deux développements majeurs pris en compte
Le rapport précise que ces trois scénarios ont été actualisés pour prendre en compte deux développements majeurs survenus en 2022, en l’occurrence la guerre en Ukraine et la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act – IRA)
Dans le scénario New Momentum, BP estime que les énergies fossiles seront encore majoritaires dans le mix énergétique mondial en 2050. Ces combustibles devaient représenter à cet horizon 54,8% de la consommation d’énergie primaire à l’échelle planétaire contre 34,9% pour les énergies renouvelables hors hydroélectricité, 6,5% pour l’hydroélectricité et 3,8% pour le nucléaire.
Dans le scénario Accelerated, la part des combustibles fossiles dans la consommation mondiale d’énergie primaire en 2050 se situerait à 28,3% contre 56,6% pour les énergies renouvelables hors hydroélectricité, 9,2% pour l’hydroélectricité et 6% pour le nucléaire.
Dans le scénario Net Zero, la part des énergies fossiles tomberait à 18,4% d’ici la moitié du 21è siècle contre 63,9% pour énergies renouvelables hors hydroélectricité, 10,3% pour l’hydroélectricité et 7,4% pour le nucléaire.
En 2019, la part les énergies fossiles dans le mix énergétique mondial s’est élevée à 78,2% contre 11,8% pour les énergies renouvelables hors hydroélectricité, 6,1% pour l’hydroélectricité et 4% pour le nucléaire.
Le rapport indique par ailleurs que les perturbations de l’approvisionnement énergétique mondial, consécutives à la guerre en Ukraine, rappellent que la transition énergétique doit également tenir compte de l’importance de la sécurité d’approvisionnement et de prix abordables pour les consommateurs.
BP, qui précise que ses trois scénarios n’ont pas vocation à être « des prédictions de ce que le groupe souhaite voir mais des pistes de possibles évolutions dans un univers très incertain », intègre dans ses scénarios Accelerated et Net Zero une très forte croissance de la consommation mondiale d’hydrogène dans les secteurs des transports et de l’industrie entre 2030 et 2050. Cet hydrogène serait produit à partir de sources renouvelables à hauteur de près de 65% en 2050, mais également à partir d’énergies fossiles avec des dispositifs de captage et de stockage de CO2.