Dans un article publié le 26 janvier dernier, sous la plume de François Delétraz « TER de Dakar : Sénégal 0, SNCF 1, en attendant les prolongations », le journal français Le Figaro a mis en relief les mauvais points du Sénégal dans la gestion du Ter faisant même croire qu’il était une propriété de la France. Ce qui a fait monter l’adrénaline du côté des pouvoirs publics et même du Sénégalais lambda. Quels sont les tenants et les aboutissants du TER ?
Le TER est un patrimoine (trains, rails et divers équipements) appartenant à l’Etat et transféré à la SENTER société nationale détenue à 100% par l’Etat du Sénégal. La gestion du TER pour ne pas dire l’exploitation du service du train est confiée à la SETER détenue par la SNCF qui a conclu avec la SENTER un mandat de gestion du TER. Les tarifs du TER étant fixés par l’Etat pour tenir compte du pouvoir d’achat très moyen des cibles du TER, l’Etat subventionne le ticket de transport pour éviter une exploitation trop défectueuse du TER, précision étant faite que partout le transport public voyageurs est déficitaire.
Comment le TER a été financé…
Le TER est financé par un consortium comprenant la Banque islamique de développement (BID), avec 197 milliards de F.CFA ; la BAD, avec une contribution de 125 milliards ; l’AFD avec 100 millions d’euros ; Bpifrance avec 20 millions de dollars ; et le gouvernement du Sénégal, avec une contribution de 130 milliards environ…
Il y’a eu des réajustements avec les impenses payées et des surcoûts sur le projet de l’ordre de quelques milliards (coût initial 560 à environ 800 milliards). Le financement français est de loin inférieur à celui des autres bailleurs BAD et BID. Ce TER financé à minima par la France qui n’en voulait pas ne peut pas appartenir à la France… Pour éclairer l’opinion, à travers une vidéo visionnée, nous mettons en relief l’œil d’ une experte très au fait du Ter
Polémique TER : Une experte rétablit la vérité !
Le Ter appartient bel et bien au Sénégal. Du moins, c’est de l’avis d’une experte dont la vidéo est devenue virale depuis la parution de l’article du média français « Le Figaro ». La personne en question a levé le coin du voile sur cette affaire qui continue de susciter une vive polémique.
Le TER n’appartiendrait pas aux sénégalais, c’est ce qu’a fait savoir Le Figaro qui a publié un article disant que la Société d’exploitation du Ter ou SETER appartient à la SNCF. Une information qui depuis fait couler beaucoup d’encre et de salive.
Selon l’experte, la confusion viendrait de SENTER et SETER. Dont elle apporte les éclairages suivants : « La SENTER est la société nationale de gestion de patrimoine du ter et elle possède toutes les infrastructures construites par le TER, c’est-à-dire les rames, les rails tec.. est détenue à 100% par l’Etat du Sénégal. La SETER qui elle est détenue à 100% par la SNCF s’occupe de l’exploitation du train. C’est-à-dire faire rouler le train, s’occuper de la bonne tenue des rails et gérer les gares. Entre les deux, il y a un contrat de concession. C’est à dire un accord où le concessionnaire ici la Seter, obtient le droit exclusif d’exploiter l’activité tandis que l’autorité concessionnaire la Senter conserve la propriété de l’actif ou de l’activité. C’est comme par exemple, tu as un bus tu le confies à un chauffeur qui le conduit et à la fin du mois tu le payes ».
Objectifs financiers
Pour ce qui est des objectifs financiers et du nombre de passagers pointé par le FIGARO toujours dans son article, elle révèle que ce genre de projet n’est jamais rentable étant donné que soutient-elle « le déficit de la SETER est pris en charge par l’Etat sénégalais ». Poursuivant, elle ajoute que : « les services publics n’ont pas vocation à être rentable. La rentabilité se jauge autrement. Par exemple, en termes de bien-être de la population. Si on prend l’exemple du ter en France, les charges d’exploitation sont subventionnées à hauteur de 75% par les régions qu’il traverse ». De son avis, le déficit du TER au Sénégal est « quand même normal quand on voit que l’Etat du Sénégal a diminué les prix pour le rendre accessible ».
Eu égard à ces faits, elle s’est voulu catégorique et avance que « le TER n’appartient pas à l’Etat français ni à la France mais bien au Sénégal ». Des indiscrétions révèlent que cet article paru dans le Figaro n’est que la résultante de la guéguerre entre l’ancienne et la nouvelle équipe dirigeante du TER. L’équivoque levée, on ne peut ne pas s’interroger sur les motivations réelles du Figaro.