Un Séminaire de sensibilisation sur le Coaching Territorial s’est ouvert à Ifrane, au Maroc. En sa qualité d’Ambassadeur africain du Coaching Territorial, M.Baba Ndiaye, Ambassadeur africain du Coaching Territorial, a fait une brillante intervention. Abordant le thème: »Les apports du Coaching Territorial dans l’action du développement territorial », il laisse entendre:
« Le Coaching Territorial et Le Coaching Territorial (CT) est considéré, depuis quelques années, comme faisant partie des outils les plus pertinents de pilotage stratégiques des territoires. En effet, le CT appelle à une méthodologie processuelle dynamique de coordination entre des acteurs publics et privés aux identités multiples et aux ressources asymétriques autour d’enjeux territorialisés. Il fonde sa démarche sur la construction collective d’objectifs et d’actions mettant en œuvre des dispositifs multiples qui reposent sur des apprentissages collectifs et participe des innovations institutionnelles et organisationnelles au sein des territoires. En tant qu’élu, j’ai pu mesurer l’apport du CT en termes d’accompagnement prospectif et stratégique de développement durable de mon département mais aussi en tant qu’outil de régulation ».
Et le Président Baba Ndiaye donner quelques exemples au Sénégal: »De manière concrète, si nous prenons le cas de Kaolack, nous observons des résultats dans l’accompagnement à la structuration et au développement des politiques économiques locales, notamment, dans 4 domaines:la filière sel artisanal : consolidation de plus de 2000 emplois dans ce secteur; chiffre d’affaires de 3.000.000 euros, une organisation de la faitière ; l’implication d’acteurs institutionnels) et de nouvelles modalités de gouvernance de la filièrela filière de l’agro-alimentaire : 4000 femmes dont 70% entre 18 et 30 ans ont vu leurs activités renforcées, la filière couture et habillement : 3500 artisans se sont organisés en une fédération pour refonder une filière qui soit structurée, attractive, porteuse d’emplois et de revenus. Dans ce cadre, elle occupe une place centrale pour satisfaire la commande publique de confection des tenues scolaires des établissements du territoire ,la politique de migration : capitalisation de politiques migratoires avec, entre autres, la création d’un Fonds de développement d’appui à l’investissement par et avec une très forte implication des diasporas kaolakoises dans le monde. Au-delà de ce secteur économique essentielle, le Conseil Départemental de Kaolack, s’est très fortement inspiré de la démarche CT, pour aborder avec de nouvelles approches, le soutien au secteur de la santé et de l’éducation. La démarche CT a permis une réelle mobilisation de toutes les collectivités territoriales du territoire, de créer un dialogue constructif durable. »
Et il renchérit : » Parallèlement à notre région de Kaolack, la démarche CT a été développée avec et au sein de la ville de Dakar,en particulier, pour aborder différemment les thématiques de la gestion urbaine, de la cohésion territoriale et sociale, dans cette grande collectivité qui est organisée autour de 3 niveaux territoriaux (quartier, commune et ville). L’accent a été mis sur le renforcement de capacités des institutions de la ville pour intégrer le CT dans les pratiques de travail de ses agents et cadres, et sur le développement de l’ESS. A cela s’ajoutent les interventions de CT d’Echo-communication dans les régions de l’Est et du Sud du Sénégal pour faciliter l’accès équitable à la formation professionnelle et l’insertion des jeunes en appuyant la pérennisation et l’amélioration de leurs cadres de concertation formation – emploi, soutenue par la coopération luxembourgeoise. Disons aussi que le développement de la démarche CT dans ma région de Oussouye en Casamance, porté par un « consortium » regroupant les collectivités territoriales (5 communes et le département) et les grandes ONG présentes dans ce territoire. A travers cette démarche, les acteurs locaux ont choisi de se concentrer dans un 1er temps sur 4 thèmes : transformation des produits agricoles, apiculture, santé communautaire et culture. Nous pouvons également souligner les apports significatifs dans la consolidation des relations entre les territoires. D’abord avec la région de l’Oriental avec qui Kaolack a tissé des partenariats importants dès 2016, partenariats qui se sont fortement renforcés dans le cadre du Fonds africain mais aussi sur l’économie sociale et solidaire. Ainsi à travers ce mécanisme de coopération Sud-Sud, la démarche CT a été très enrichissante et capacitatrice pour nos groupements de femmes qui ont pu partager leurs expériences avec d’autres femmes africaines de Sikasso au Mali et des Grands Ponts en Côte d’Ivoire. Avec l’appui de CGLUA et Écho Communication un million d’euros a été débloqué par la coopération Belge pour financer le Fonds pour l’autonomisation des femmes des régions de Kaolack, Oriental et Boucle du Moune. » L’Ambassadeur africain du Coaching Territorial de magnifier les efforts consentis dans ce sens :
» L’engagement et la mobilisation des acteurs de la base qui pensaient être incompris et délaissés, et ont repris confiance en eux, retrouvant davantage de motivations, pour devenir force de propositions et de solutions. De fait, l’appropriation et la responsabilisation des acteurs deviennent réalité, autant que la dynamique de changement. Cela se situe dans la poursuite de l’action du dialogue citoyen. Le rôle des collectivités territoriales pour créer un autre cadre de travail entre les acteurs : structurer pas à pas le dialogue, la synergie, la co-construction de solutions, réellement voulues et choisies par les acteurs, et pour lesquelles ils sont prêts à s’impliquer. La dynamique des collectivités territoriales repose sur le fait de créer des espaces de dialogue ouvert et sincère avec les acteurs et ce , grâce à la démarche de coaching territorial et sa neutralité. La sensibilisation des élus à cette approche du développement local, et l’ancrage institutionnel de la démarche, intégrant le renforcement de capacités des agents et cadres des collectivités, et la formation/supervision de coachs territoriaux issus du territoire », a-t-il fait savoir, au finish.
M. Jean Pierre Mbassi, SG CGLU Afrique, a positivement apprécié le rôle important que la région de l’Oriental a joué pour la promotion du Coaching Territorial avant de faire savoir que le Centre d’Excellence du Coaching Territorial de Oujda est le centre de référence pour tous les autres centres qui seront mis en place en Afrique.
Le Président de la région de l’Oriental , M. Abennabi BIIOUI s’est montré satisfait de la réussite de ce premier séminaire et a réaffirmé son engagement pour le coaching territorial devenu un instrument incontournable pour les collectivités territoriales africaines . Quant’à M. l’Abassadeur du Coaching Territorial, il a réaffirmé son engagement indéfectible à travailler pour la dissémination du coaching territorial à travers le monde.
Rappelons ce séminaire s’est tenu à l’hôtel Michlifen à Ifrane région de Fés , en présence des hautes autorités du Ministère de l’intérieur, du Secrétaire général de CGLUA M.Jean Pierre Mbassi, du Président du Conseil régional de l’Oriental M. Abennabi BIIOUI, du Président de Écho Communication M. Oscar, du Directeur de l’ académie ALGA, du Recteur de l’université Mouhamed, des coachs territoriaux certifiés, entre autres.
Mme le Maire de Golf/ Sud invitée à la cérémonie a fait un vibrant témoignage sur sa conviction que le coaching territorial reste un outil pertinent au service des collectivités territoriales.
Ibrahima NGOM Damel