La ministre du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, a inauguré jeudi à l’Hôpital Saint-Jean-de Dieu de Thiès, un système solaire photovoltaïque d’une capacité de 250 kilowatts, financé par deux fondations espagnoles, pour un coût de 246.937 euros, soit près de 162 millions de FCFA.
Elle a présidé cette activité en compagnie de sa collègue de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Le projet ayant conduit à ce système, dénommé Heath Energy est le fruit d’une ‘’coopération fructueuse » entre le diocèse, à travers l’ONG catholique la fondation Manos Unidas et le secteur privé, représenté par la fondation Elecnor, présente dans 14 pays africains.
Les installations composées notamment d’un champ solaire, avec des plaques fixées sur la toiture de l’hôpital, permettent d’assurer »40 à 50% » de la consommation mensuelle d’électricité de l’hôpital.
Doté d’un système de télégestion permettant de visualiser en temps réel le niveau de consommation de l’électricité et la part de chaque service, il permettra de faire des économies de les réorienter vers d’autres investissements.
Selon l’évêque de Thiès André Guèye, président du conseil d’administration de la structure sanitaire, la facture mensuelle de l’hôpital s’élève à 10 millions de FCFA.
Il a indiqué que depuis son arrivée à la tête du Diocèse, il y a dix ans, une réflexion a été menée sur la réduction de cette facture.
Le système fonctionne dans la journée, pour être relayé la nuit par le réseau de la Senelec. L’hôpital envisage des démarches, pour revendre son surplus d’électricité à la Senelec.
Selon le chef de projet Souleymane Diallo, l’option du stockage d’énergie n’a pas été retenue, parce qu’elle s’avérerait trop coûteux, nécessitant des investissements dont l’amortissement n’est pas garanti sur 20 ans, la durée de vie de ces équipements.
Les agents de l’hôpital seront formés pendant six mois à l’entretien et à la maintenance des installations.
L’hôpital diocésain Saint-Jean- de-Dieu a signé le 7 juin 2022, une convention avec Manos Unidas, a noté le président du conseil d’administration.
Il souhaite que le projet se poursuive afin de »soulager l’hôpital complètement », en le dotant d’un nouveau poste électrique conforme aux normes de sécurité, de deux groupes électrogènes de 300 kilowatts chacun.
Pour être à l’abri des délestages, l’hôpital a surtout besoin d’un onduleur central, en vue d’une alimentation sans interruption des services sensibles comme le bloc opératoire, la néonatalogie, la radiologie la réanimation et le SAU en construction, a-t-il dit.
Selon la ministre de la santé et l’Action sociale, la facture annuelle d’électricité des hôpitaux publics sénégalais est évaluée à près 11 milliards FCFA.
D’où le choix du gouvernement d’opter le mixte énergétique, pour les autonomiser.
Selon elle, l’Agence nationale d’électrification rurale (ANER) a installé des mini-centrales solaires pour une capacité globale de 600kw dans les hôpitaux de Thiès, Diourbel, Tambacounda et Ndioum.
Elle a ajouté qu’un autre projet est mis en œuvre par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec le ministère du Pétrole et des Energies pour électrifier 120 structures de santé des régions de Saint-Louis, Louga et Matam.
Selon elle la mise en place de systèmes solaires est en préparation pour de grands hôpitaux, dont Fann et Dalal Diam.
Marie Khémesse Ngom Ndiaye a rassuré l’évêque que l’hôpital sera exonéré de taxe et que la décision est dans le circuit. Elle a aussi promis un groupe électrogène à l’hôpital.
L’installation de ces équipements est un »engagement fort » de Elecnor, a dit la ministre du Pétrole et des Énergies, relevant qu’auparavant cette fondation avait travaillé sur la ligne électrique de Manantali.
Elle a par ailleurs insisté sur les efforts du gouvernement en termes de mixte énergétique, en atteignant 30% d’énergie renouvelable.
Une tendance qui, selon elle, va se maintenir même avec l’arrivée du gaz.
Elle a insisté sur la maîtrise de l’énergie, pour réduire davantage la facture, proposant à ce sujet l’expertise de l’Agence pour la maîtrise de l’énergie (AME).