Les travaux du Bus Rapid Transit (BRT), qui ont débuté depuis 2019 et qui doivent se terminer en 2022, sont un véritable calvaire pour les populations aux alentours. A Liberté 6, ils causent de nombreux embouteillages qui peuvent durer des heures. Les commerçants de établis au niveau du rond-point ne savent plus à quel saint se vouer. Ces débrouillards ont du mal à écouler leur marchandises tranquillement.
Pape Camara est tranquillement assis dans sa tente, chapelet à la main. L’homme, qui se dit délégué du marché, guette le moindre client. « Une fois que ce projet sera terminé, ce sera bénéfique pour tout le pays, mais je souligne que le gouvernement devait prendre en compte la situation dans laquelle se trouve, les personnes qui travaillent à liberté 6. Il y a beaucoup de personnes qui gagnent leur vie au marché de liberté 6 . Donc avant de nous déguerpir, il fallait d’abord nous trouver d’autres lieux de travail, ou bien nous indemniser convenablement. Mais la somme qu’on nous a donnée est carrément dérisoire », se désole ce trentenaire tout de noir vêtu.
Rencontré à quelques encablures de Pape, Buur Guéweul arbore la même trompette. « Le BRT a beaucoup entravé notre travail, car les clients qui venaient du côté de grand yoff et des autres côtés ne peuvent plus venir vers nous. Le marché est devenu complètement enclavé et cela a beaucoup impacté notre travail », déclare le vendeur de jeans de 25 ans.
Ce sentiment de désolation est partagé par la majeure partie des commerçants du marché. Tous sont d’avis que le BRT est un obstacle pour leurs activités quotidiennes. Un sentiment partagé par les riverains qui sont obligés de se partager le peu d’espace qui reste avec les voitures.
Pour rappel, le BRT devra relier le centre-ville de la banlieue dakaroise. Il devrait permettre de fluidifier la circulation à Dakar, où le trafic est extrêmement dense. Mais les travaux de constructions sont pénibles pour les riverains