La plupart des business angels opérant en Afrique optent pour des stratégies d’investissement prudentes. Ils réalisent généralement des investissements inférieurs à 10 000 dollars par opération dans des jeunes pousses bien établies.
Plus de 50 % des business angels actifs en Afrique préfèrent investir dans des start-up à forte croissance et qui génèrent déjà des revenus, selon un rapport réalisé par le cabinet de recherche Briter Bridges pour le compte de l’African Business Angel Network (ABAN).
Ce rapport précise que ces investisseurs qui sont souvent des personnes fortunées, des cadres d’entreprise ou bien d’anciens entrepreneurs, perçoivent ces entreprises innovantes bien établies comme étant moins risquées par rapport aux jeunes pousses en phase de démarrage.
Le rapport, qui se base sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de 110 business angels dont 84% sont basés en Afrique, révèle également que la plupart des investisseurs interrogés ont déclaré avoir une approche multi-sectorielle. 51% d’entre eux ont en effet exprimé leur intérêt pour trois secteurs ou plus dans le cadre de leur stratégie d’investissement.
Pour ce qui est des secteurs les plus ciblés, la fintech arrive au premier rang avec 11% d’avis favorables, devant l’agritech (10%), l’Edtech (9%), la logistique & les chaînes d’approvisionnement (7%), la healthtech (7%) et le commerce électronique (6%).
En ce qui concerne les qualités les plus recherchées dans les équipes dirigeantes des start-up, 25% des sondés préfèrent miser sur les start-up regroupant plusieurs membres fondateurs alors que 24% privilégient les jeunes pousses fondées par des entrepreneurs « récidivistes ».
24% cherchent d’autre part à injecter des capitaux dans des pépites de la tech dont les dirigeants disposent de grandes compétences techniques et 13% mettent le cap sur des entités dirigées par des personnes ayant des compétences managériales avérées.
Des tickets inférieurs à 10 000 dollars par opération
En ce qui concerne la taille du ticket (somme d’argent investie dans chaque transaction), plus de 50% des business angels interrogés ont précisé qu’ils réalisent généralement des investissements inférieurs à 10 000 dollars par transaction, étant donné que ces petits tickets permettent des investissements diversifiés et moins risqués.
72% des business angels déclarent cependant qu’ils procèdent à des investissements supplémentaires (follow-on) dans les entreprises qui figurent déjà dans leurs portefeuilles.
Le rapport souligne par ailleurs que 41% des business angels investissent en réseau (ou en groupement), une approche qui permet d’augmenter le ticket misé dans les start-up, alors que 23% préfèrent investir individuellement.
31% préfèrent miser des fonds dans des entreprises innovantes à la fois en réseau et individuellement, contre 3% qui optent pour des investissements à travers une plateforme de financement et 1% à travers des rolling funds (des véhicules d’investissements spécifiques qui lèvent des fonds en permanence).
S’agissant des types d’investissements préférés, les prises de participation dans le capital des start-up tiennent le haut du pavé avec 70% d’avis favorables contre 8% pour les injections de capitaux sous forme de dette et 22% pour les opérations de financement mixte (Blended finance).
Les instruments utilisés dans ce cadre sont les accords simples pour des actions futures (Simple agreements for future equity/SFAE) à hauteur de 43%, les pactes d’actionnaires (36%), les accords de financements convertibles en actions (11%) et les accords de prêt (8%).
Sur un autre plan, l’étude montre que 23% des business angels sondés comptent sur leurs réseaux personnels pour trouver des opportunités d’investissements alors que 19% font recours aux événements consacrés aux start-up.
Les autres canaux utilisés pour identifier les pépites dans lesquels ces investisseurs peuvent injecter des fonds sont les recommandations de la part d’autres catégories d’investisseurs (19%), les réseaux de business angels (16%), les contacts directs avec les fondateurs des jeunes pousses (15%), la consultation des bases de données des fonds de capital-risque (3%) et les médias (3%).